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lundi 9 mars 2009

Quoi de neuf aujourd’hui ??



D’accord d’accord, je n’ai pas écris grand-chose depuis quelque temps, il faut dire que mon attention était focalisée sur une chose : Guisborne.


Je n’y peux rien, j’ai lutté pendant prés d’une semaine (ok deux jours) mais après avoir vu la petite vidéo qui montrait les nouvelles images de Bad Guy, une histoire s’est construite dans ma tête et il a fallut que je l’écrive. Bon entendons nous bien, je ne suis ni Mme Austen ni Mme Gaskell mais cette histoire était là et il a fallu que je jette les mots sur le pc… Elle est finie et depuis, mon envie dévorante est passée. Ma cop Kazibao de The Inn a d’ailleurs eu la gentillesse de me l’illustrer.



Bon le résultat est ici http://www.megaupload.com/?d=A77ZYLYY


Et comme maintenant, je sais utiliser megaupload, j'ai fais un pdf de l'Ange ma précédente histoire (fortement inspirée des Promesses de L'ombre mais ce n'est pas une fan fic puisque pas les même perso) dont je suis en train de rédiger la suite :



Sinon, au rayon ma vie, je suis allée chez le coiffeur samedi pour être toute pimpante samedi au salon du livre. Alors mon carré sage est devenu plongeant et ultra dégradé et si Pando s'est fait blondifier, j'ai procédé pour ma part à une roussification!!


Oh et Galy si tu passes ici :






lundi 7 avril 2008

La lumière de l'ange

Dernière mise à jours de L'ange avant un petit bout de temps, pour cause de soucis de PC...

Ils étaient alignés et les regardaient. Au centre de la pièce, tête haute, Nikolaï attendait que l’un d’eux prenne la parole. A ses côtés, Pavel n’en menait pas large. L’expression satisfaite qu’il arborait depuis quelques jours, avait enfin disparu. Dieu qu’il avait eu envie d’effacer cette grimace de son visage, mais à chaque fois que l’envie avait été trop forte, il s’était obligé à penser à Marie. Elle devait rester intouchable à présent, il devait la protéger du fou furieux qui lui servait d’associé.

- Vous nous avez fait perdre un précieux colis Ivanov.
-Je vous prie d’accepter mes excuses, répondit Nikolaï, le plus humblement possible. Permettez-moi de vous dire que sa présence devenait dangereuse. Elle attirait trop l’attention sur elle. Elle est d’ailleurs, à l’origine de la mort d’une des filles
- Et la seule solution qui vous est venue à l’esprit à été de la remettre à la police ?
- Nous l’avons jetée dans la Tamise, malheureusement, des policiers en patrouille ont remarqué son corps et l’ont repêchée … trop tôt.
- Et cette petite dinde a parlé ! Je savais qu’on aurait du lui mettre une balle entre les deux yeux ! S’écria Pavel
- La mettre à l’eau inconsciente m’a paru plus indiqué. Répondit Nikolaï, sans se soucier de son associé. Sa mort aurait pu passer pour un suicide ou une noyade accidentelle.
- Une telle décision ne vous appartenait pas ! Vous auriez dû prendre conseil auprès de vos aînés. - J’en ai conscience aujourd’hui, mais si je puis me permettre, vous n’aviez pas jugé utile de me mettre au courant de l’importance de cette jeune fille. J’ai cru à une erreur d’appréciation.

Un homme leva la main empêchant tout autre de prendre la parole. D’une soixantaine d’années, il avait un visage poupin encadré par une chevelure blanche et mis en valeur par des yeux d’un bleu indigo. Il ressemblait au grand-père parfait. Peut-être l’était-il pour ses propres petits enfants, mais Nikolaï savait qu’il ne fallait pas se fier à cette bonhommie apparente. Anton était un homme cruel qui du haut de son trône, n’hésitait pas à se salir les mains. Quand il se leva, personne ne s’en étonna. Le chef du clan allait lui-même régler ses comptes.

Si le courage n’avait jamais été très présent chez Pavel, il l’avait aujourd’hui totalement déserté. Le jeune chien fou avait laissé place à une bête apeurée. Plus que les coups d’Anton, Nikolai redoutait la trahison de son comparse. Il n’avait pas peur pour sa vie, qu’il meurt aujourd’hui ne ferait qu’abréger ses souffrances mais il tremblait à l’idée que Pavel puisse avoir des renseignements quels qu’ils soient au sujet de Marie.
Comme il l’avait craint, s’appuyant sur sa canne, Anton se dirigea droit vers Pavel, lui tapotant gentiment le visage.
- Ton père était un de mes amis, tu sais ça ?
-Oui
-Une grande perte que sa disparition.
-Il avait trahi et volé. Il avait donc mérité le châtiment.
-Et toi, son fils, tu as hérité de son affaire …
- Je … oui.

Le regard perçant d’Anton vint se poser sur Nikolaï. Une fois de plus, il fut surpris par la maitrise qu’affichait celui-ci. Nikolaï Ivanov avait un grand avenir dans l’organisation et tous savaient que le vieux « roi » l’appréciait beaucoup. Il n’ignorait pas que Pavel n’était qu’un pantin entre les mains de son ami, ni que celui-ci avait assis sa légitimité sur la relation qu’ils entretenaient et en fin stratège, qu’il attendait le bon moment pour l’éliminer. Néanmoins, pour une raison inexpliquée, il avait commis une erreur de débutant.

- Pavel ! Dis-moi pourquoi, vous n’avez pas attendu mes ordres !
-Elle … elle a tué une des filles
- Cette pute avait-elle une si grande valeur ?
- N… non … Mais …
- Mais ?
- Elle jouait les princesses ! Sous prétexte que Kolia la trouvait à son goût, elle m’a défié !
- Kolia la trouvait à son goût ?
-C’était dégoulinant d’amour. Rien n’était trop beau pour elle ! Il n’a même pas essayer de lui faire payer sa tentative d’évasion.
- Explique-moi !

La situation prenait un chemin que Nikolaï n’avait pas espéré. Il savait que les coups allaient pleuvoir mais ce crétin venait de lui sauver la vie. En effet, il existait un grand paradoxe dans cette mafia où comme beaucoup, Anton était un homme sincèrement épris de son épouse. Elle était le havre de paix où il venait oublier les exactions qu’il commettait et puiser la force d’en commettre d’autres. En ce sens, les révélations de Pavel lui seraient donc très utiles. N’y avait-il pas de plus belle preuve de son attachement à l’organisation que le sacrifice de la femme qu’il aimait ? Il lui faudrait payer son échec mais il aurait la vie sauve. Pour l’heure, il écoutait Pavel libérer son fiel.

- Il s’est même fait tatouer sur le torse pour ne jamais l’oublier !
-Tiens donc comme c’est intéressant

A peine Anton, eut-il prononcé ces mots que sa canne vint s’abattre à l’intérieur des genoux de Nikolaï qui fléchit et tomba, surpris, sous la violence du coup. Jamais, il n’aurait cru que le vieil homme eut une telle force. D’un simple geste de la tête, il ordonna à l’un de ses hommes de le maintenir déchira sa chemise d’un craquement sec. Les boutons s’envolèrent dans la pièce et apparu le torse du jeune homme. Il y avait toutes sortes de tatouages qui racontaient sa vie et son parcours dans l’organisation mais un seul retint l’attention.

- Un ange … quelle est donc sa signification ? Demanda Anton
- Il l’a…
- Boucle là, Pavel ! Je m’adresse à Nikolaï.
- Elle l’était tout simplement.
- Elle n’est pas morte.
- Elle est hors de ma portée.
- Pourquoi ne pas l’avoir gardée près de toi ?
- Comme Pavel n’a cessé de le répéter, elle est responsable de la mort d’une des filles. Elle sombrait dans la folie, allant jusqu’à essayer de se défenestrer. Elle attirait trop l’attention sur elle.
- Mais tu l’aimais.

Nikolaï ne répondit pas, se contentant de baisser la tête. Avouer aurait-été une marque de faiblesse, ne rien dire, était un consentement silencieux. Par ailleurs, il n’était pas prêt à avouer ses sentiments, ils étaient le seul lien qui le rattachaient encore à elle.

mardi 25 mars 2008

La lumière de l'ange



A cet instant, Paul Drumond entra dans la chambre. Marie eut juste le temps de se recomposer un visage qu’il lui tendit les bras, la serrant contre lui, puis, suivant un rite mille fois répété, il lui caressa les cheveux. Je suis désolé, ma chérie, tellement désolé ! papa … Mon bébé… Tu n’as rien à te reprocher, tu n’y es absolument pour rien- puis inquiet, il s’enquit

- Dis-moi, comment vas-tu ?

- Bien, je vais bien papa, répondit-elle en se dégageant. Je vais bien – détachant chaque mot.

- Tu en es vraiment certaine ?


C’est alors qu’il lui remit une mèche de cheveux derrière l’oreille. Nikolaï avait l’habitude de faire ce geste aussi. Quand il le faisait, ses yeux devenaient plus doux et …

- Marie ? Ma chérie, tout va bien ?

- Non .. Si ..si bien sûr papa, j’étais perdue dans mes pensées.

- Je retrouve ma petite fille, tu n’as pas changé.

- Plus que tu ne le crois … Je sais qu’ils t’ont … fais du mal … Papa … s’il te plaît ! Je veux juste oublier.


Un silence étrange s’installa entre eux. Jusqu’alors, le père et la fille avait eu une relation complice, Marie partageait beaucoup avec lui. Il savait tout de ses chagrins, ses angoisses ou petits bonheurs, mais cette fois-ci, il lui était impossible de parler. Les mots ne pouvaient ni ne voulaient franchir sa bouche. Marie était certaine que sa mère aurait pu la réconforter. Elisabeth aurait su lui donner la force de continuer. Elle lui aurait aussi expliqué pourquoi Nikolaï était si fortement ancré dans sa tête, pourquoi tout ce qu’elle faisait la ramenait inévitablement vers lui. Les médecins qu’elle avait vus, lui avaient expliqué qu’elle risquait de développer un syndrome de Stockholm. Selon eux, elle s’était attachée à ses ravisseurs. Elle leur avait rit au nez. Qu’un lien très étroit se soit noué entre elle et Sophia, c’était un fait mais Pavel … Elle l’aurait volontiers occis à la petite cuillère celui-là. A cette idée, elle sourit…


- Un sou pour tes pensées ma chérie …

- Oh Papa, s’il te plait !! Je n’ai plus 12 ans !

- Excuse- moi

- Pardon … Ce n’est pas grave, la rassura-t-il. Et si tu allais te changer ? Je ne voudrais pas rater l’avion. Il est temps que nous rentrions chez nous.

- Tu as raison …


Au même instant, un bruit de moteur se fit entendre, les policiers anglais s’en allaient, ne restaient que les deux officiers chargés de sa sécurité.

- Papa ?

- Oui ?

- Quand tu es arrivé, as-tu vu une grosse berline noire dans la cour ?

- je crois oui pourquoi ?

- Il y avait une femme dans la voiture, tu l’as vue ?

- Une jeune femme à l’air craintif oui

- Rousse ?

- Oui mais pourquoi ces questions ma chérie ?

- Pour rien … Je vais m’habiller


Sophia était en vie. Elle n’avait pas rêvé et l’avait bien vue entrer dans ce véhicule. Mais Marie ne comprenait pas. Nikolaï, les policiers, tous lui avaient annoncé le décès de son amie. Elle avait vu le corps inanimé de la jeune femme qui avait été jeté dans le fleuve. Pourquoi lui avait-on menti ? Pourquoi Nikolaï lui aurait-il fait croire être responsable de la mort de son amie ? Il n’était pas cruel. Jamais, il ne l’aurait traité ainsi sans une bonne raison. Une petite voix vint pourtant briser ses certitudes. Il était violent, il l’avait démontré à maintes reprises et pas seulement en la violant ou la frappant, il s’en était pris aussi à ceux qui avaient essayé de la violer à leur tour. Les raisons de son acte échappaient encore à la jeune femme. Pourquoi avait-il si soudainement et férocement changé d’avis ? Se pouvait-il qu’il ait été soucieux d’elle ? Il l’avait prise contre lui et l’avait bercé. Elle s’était sentie à l’abri dans ses bras, protégée …


- Non !! – cria-t-elle à son reflet dans le miroir puis plus bas- Non… Il ne faut pas que tu penses ainsi … ce type est une ordure, une vermine rien de plus !
Quand il entendit sa fille crier, inquiet, Paul Drumond frappa à la porte de la salle de bain.

- Marie ? Tout va bien ?

- Oui ! J’ai presque fini


La voix de Marie n’était pas très sûre, mais il se contenta de ses déclarations. Il n’était pas fier de sa conduite mais ne pouvait faire face à la réalité. Il préférait croire à tous ses mensonges destinés à le rassurer plutôt que de faire face à l’ignominie que son bébé avait subie. La porte s’ouvrit et elle apparue. Elle avait revêtue un jean et une chemise d’homme, et paraissait bien plus jeune que ses 28 ans.

- Ca va papa ?

- Tu ressembles tellement à ta mère ! –lui répondit-il la voix étranglée

- Ah ?? Elle avait l’habitude de te voler tes chemises maman ?

- Dés qu’elle voulait peindre ! Et bien souvent, comme les manches la dérangeaient, elle les coupait au niveau du coude. Si tu savais le nombre de chemise qu’elle m’a détruite ainsi !

- J’aurais aimé avoir son talent pour le dessin

- Tu en as hérité d’autre ! Tu as sa patience, son imagination et le don qu’elle avait avec les enfants.

- Merci papa


Elle l’embrassa sur la joue, il la prit contre lui.

- J’aurais voulu être là, j’aurai du te protéger

- Nikolaï l’a fait papa…


Interloquée, elle n’osa pas lever les yeux vers son père. Les mots lui étaient venues à la bouche sans qu’elle n’y réfléchisse.

-Je ne sais pas qui il est mais je lui dois beaucoup alors …


Paul était blessé. Il ne savait pas qui était ce Nikolaï mais il était visiblement important aux yeux de sa fille. Il l’avait pris soin d’elle et elle semblait reconnaissante.

- Où puis-je le trouver ?

- Pour ?? Le remercier en personne

- Tu veux le remercier ? Nikolaï ??

- Oui

- Ah … Et bien pour le trouver, il te suffit juste de te rendre dans le bordel où il m’a retenue prisonnière


Il y avait tant de froideur dans l’expression de Marie que Paul, choqué, recula d’un pas. Il ne la reconnaissait pas. Cette femme au regard glacial, fuyant le moindre contact n’avait rien en commun avec la jeune femme qu’il avait élevée.

- Mais tu viens de dire qu’il t’avait protégé

- Il l’a fait, oui … Il devait avoir ses raisons

- Et c’est lui qui …

- Qui m’a violée et battue ? C’est ce que tu veux savoir papa ?

- Marie, ne soit pas insolente, je te prie !

- Papa, je te l’ai dit tout à l’heure mais tu ne sembles pas l’avoir compris, je n’ai plus 12 ans ! Et ce que je viens de vivre, crois moi me donne le DROIT d’être insolente, et même agressive si j’en ai envie ! Alors oui, je réponds à ta question, Nikolaï est l’homme qui m’a violée et battue. Il m’a même donné en pâture à ses hommes avant de changer d’avis, sans que je ne comprenne pourquoi et m’arracher à eux.

- Tais-toi Marie !

- Non ! Je ne me tairais pas ! Tu agis comme s’il ne s’était rien passé papa ! Ou peut être crois-tu bêtement que tout redeviendra comme avant ? Mais cela ne sera plus jamais comme avant ! C’est fini ! Je suis entrée dans un monde que je ne connaissais pas ! Un monde qui m’a fait prendre conscience de la chance que j’ai eu de naître dans une famille riche ! Jamais je n’ai du et ne devrai jamais envisager de me vendre pour espérer une vie meilleure ! Alors tu vois cet homme là m’a fait des choses ignobles mais …

- Mais ?

Soudain la voix de Marie se brisa. Elle se retourna comme pour ne pas montrer sa colère mêlée de honte et de chagrin.


Mais je n’arrive pas à lui en vouloir … Si je suis en vie, c’est grâce à lui… Et puis, il a du se battre lui aussi pour survivre là bas …

-Tu lui es reconnaissante, c’est normal. Mais cela va passer, nous allons trouver un médecin, le meilleur, s’il le faut. Il te guérira ma chérie

- Guérir de quoi ? Je ne suis pas malade

- Tu as subi un grave traumatisme, tu verras avec un peu de soin tout ira mieux


Mais Marie savait qu’aucun médecin ne pourrait la soigner. Il y avait quelque chose, une part d’elle qui était restée là-bas avec Nikolaï. Elle savait que quoiqu’il arrive maintenant, elle ressentirait toujours un manque, une désagréable impression d’inachevée. Ne désirant plus parler, elle entreprit de rassembler ses maigres possessions en vue du départ. Elle allait rentrer chez elle, d’ici quelques jours, elle pourrait même recommencer à travailler. La vie allait reprendre son cours, elle espérait que s’occuper d’enfants l’aiderait à reprendre pied et le temps aidant, à oublier les semaines qu’elle venait de vivre.


- Tu as fini ?

- Oui, je n’ai pas grand-chose à emmener.

- Bien nous pouvons y aller maintenant.


Paul l’emmena jusqu’à une voiture aux plaques diplomatiques. Marie redevenait la fille de l’ambassadeur et cette situation, loin de la rassurer, la paniqua.

-Vous alliez nous quitter sans même un au-revoir princesse ? L’interpella un homme

- Je ne suis pas une princesse !


Le ton qu’elle avait employé était froid et cassant. Comme à son habitude, elle se tenait très droite et maintenait tout le monde y compris son propre père à distance. Depuis qu’il la côtoyait, Devon Finley ne l’avait jamais vu exprimer une émotion. Elle n’avait même pas craqué. Elle était restée maîtresse d’elle-même dans toutes situations et ne parlait jamais sans avoir réfléchi à ce qu’elle dirait.

- Ce salopard m’appelait comme ça

- Pardon ?


A ce moment, il vit son regard se voiler. La demoiselle était donc capable de sentiments. Son visage se dérida pour laisser place à une expression douloureuse. Il sut, à cet instant ce que son ami lui avait dissimulé. Marie n’était pas la princesse de glace que ses hommes raillaient, elle était une femme magnifique, blessée mais courageuse. Une femme qui fit une nouvelle fois face à l’horreur.

- Pavel m’appelait « princesse », répondit-elle, radoucit

Je suis désolé, je ne voulais pas raviver de mauvais souvenirs.

-Merci … Monsieur Finley ?

- Oui ?

- Que va-t-il se passer maintenant ?

-L’enquête va suivre son cours

- Votre collègue m’a dit que vous l’aviez arrêté

- Je suis désolé, Melle Drumond

- Marie

- Je suis désolé Marie, quand nous avons fait une descente au club, Pavel était absent.

- Je ne parlais pas de lui mais de Nikolaï


Elle attendit le cœur battant la réponse du policier. Il fallait qu’elle sache, elle voulait des nouvelles de l’homme qui hantait ses pensées

-Il a bien été emmené au poste mais malgré un interrogatoire musclé, il est resté muet. Nous avons du le relâcher. Nous n’avons pas de preuve matérielle. Enfin vous savez…

- Oui, je sais, il s’est passé trop de temps entre le viol et l’examen médical

- Voilà … C’est sa parole contre la votre, il nous faut approfondir l’enquête mais nous ne pouvions pas le garder au-delà du temps légal …

- Vous avez parlé d’un interrogatoire musclé ?

- Et bien disons que les types de son espèce ont besoin d’aide pour se mettre à table. Mais si j’en crois les rumeurs, il risque de dérouiller plus fort dans les jours qui viennent.

L’effroi s’inscrivit sur le visage de Marie qui ressemblait, à présent, à une femme ayant peur pour son amant. Circonspect, Devon se demanda ce qu’il pouvait y avoir entre eux. Que Nikolaï soit profondément épris d’elle ne faisait aucun doute, mais qu’elle se soit attachée à son agresseur, l’étonnait. Rien dans le discours du russe n’avait pu le lui faire penser.
- Que voulez-vous dire par « il risque de dérouiller » ?

- Et bien, on nous a informé de l’arrivée de certains grands pontes de son organisation à Londres et si vous voulez mon avis, le fait d’avoir laisser échapper la fille de l’ambassadeur n’est pas un acte dont il peut se vanter

- Que vont-ils lui faire ?

- J’en sais rien …

- Monsieur Finley … Devon, j’ai besoin de savoir. Finit-elle par demander après avoir vérifié l’inattention de son père

- Pardon ?

- S’il vous plaît

-Il s’en sortira comme toujours –lui répondit-il laconiquement.

- Comme toujours ?

-Ce type là, c’est comme le Docteur, il a plusieurs vies

- Le docteur qui ??

- Laissez tomber, vous n’êtes pas anglaise, vous ne pouvez pas savoir. Tout ira bien pour lui, je vous assure

- Vous semblez bien le connaître

- Plus que vous ne l’imaginez …


A peine avait-il parlé qu’il comprit l’énorme erreur qu’il venait de commettre. Nikolaï lui avait plusieurs fois répété à quel point son « ange » était intelligent. Un coup d’œil lui suffit pour voir que la jeune femme avait compris les relations ambigües qu’entretenaient les deux hommes.

-Je ne voulais pas ça …

- Je suis certain qu’il le sait. Marie, je sais que nous ne nous connaissons pas mais je vais vous donner un conseil. Rentrez chez vous, reprenez votre vie et oubliez-le. Il sait parfaitement ce qu’il fait, il est inutile de vous inquiéter.

- Qui vous dit que je suis inquiète ?

- Personne en effet.


Sans rien ajouter, Marie se laissa entrainer dans la voiture par son père. Quoiqu’elle en dise, l’inquiétude se lisait sur son visage. La voiture démarra et Finley regarda la jeune femme s’en aller. Un sentiment de gâchis l’étreignit. Elle aurait pu être celle qui aurait redonné le goût à la vie à un homme qui l’avait perdu depuis bien longtemps maintenant

lundi 17 mars 2008

La lumière de l'ange : partie 2



La chambre était différente, plus austère, moins luxueuse. Marie n’était plus dans une maison de passes, mais elle était toujours prisonnière. Elle s’était réveillée la veille, sans aucun souvenir de la semaine qui venait de s’écouler. Son sauvetage, sept jours plus tôt avait été qualifié de miraculeux par l’officier en charge de sa sécurité.


Plusieurs fois, des policiers lui avaient fait raconter son histoire. Elle leur avait parlé de Pavel, du club, de Sophia, de Nikolaï aussi. Elle leur avait avoué le viol et la nuit où elle s’était retrouvée entre les mains des autres russes. Elle aurait pu s’arrêter là, mais sans qu’elle ne sache pourquoi, elle leur avait raconté Nikolaï, sa gentillesse, ses promesses. Ils savaient tout ou presque. Elle s’était bien gardé de leur parler du dernier baiser, de la douceur de ses lèvres se posant sur les siennes et de l’expression douloureuse dans son regard quand il l’avait assommée.


La porte s’ouvrit sur une jeune femme policière. Elle souriait.
- J’ai de bonnes nouvelles pour vous ! Pour commencer, votre père est dans l’avion. Il devrait être ici ce soir et vous emmènera avec lui ! Vous serez libre !
- Merci … Et les autres ?
- Comment savez-vous qu’il y en a d’autres ?
- Quand on débute une phrase en employant "pour commencer", c’est qu’il y a une suite.
- Oh … Votre …comment s’appelle-t-il déjà ? Nikolaï ?
-Oui
Le cœur de Marie se mit à battre à la chamade. Anxieuse, elle attendit.
- Et bien il a été arrêté. Il est actuellement en salle d’interrogatoire.
Sous le choc, Marie du s’asseoir. Nikolaï était en prison.


************************


- Tu t’es fichu dans une sacrée merde tu sais ??


Depuis le bureau de Devon, Nikolaï regardait Londres. Marie était là quelque part mais son co-équipier avait refusé de lui indiquer où ils l’avaient mise en sécurité. D’abord irrité par ce refus, il en était à présent soulagé, elle était hors de sa portée.
- Nikolaï ??
- Excuse moi … Comment va-t-elle ?
- Bien, on ne peut pas dire qu’elle soit très chaleureuse ou reconnaissante mais elle va bien. Les bleus se sont estompés, on peut la rendre à son auguste papa.
- Parfait, elle va reprendre sa vie.


Il se tourna vers son ami et lui sourit.
- Et moi ? A quelle sauce va-t-on manger le vilain flic ripoux ?
- Je ne peux pas couvrir le viol
- Si je tombe pour viol, on ne sait pas qui prendra ma place… Enfin, on ne le sait que trop plutôt …


Le point de Devon s’abattit sur le bureau.
- Tu fais chier ! Tu crois que ton infiltration te donne tous les droits ? Tu crois que tu peux prendre les filles à ta guise ? Putain mais réponds-moi !
-

Va te faire foutre !
Nikolaï était sorti de ses retranchements, sa colère n’était pas feinte.
- Tu crois quoi ? Qu’il faut juste que je m’autoproclame chef de clan pour que tout le monde accepte ? Je dois faire mes preuves tous les jours Devon ! Tu m’entends tous les jours ! Mon abstinence devenait suspecte aux yeux de mes hommes, tu peux le comprendre ça ? Il fallait que ça change et je me suis servi dans le cheptel du bordel ! Maintenant, je ne pouvais pas savoir qu’elle était française !
- Tu as bien vu qu’elle était différente qu’elle ne ressemblait pas aux autres ! C’est la première chose que l’ont remarque ! Elle a une classe, une distinction que les autres n’ont pas ! Merde, on l’a vu même après l’avoir repêchée dans la Tamise ! Comment peux-tu me dire que toi, tu ne l’a pas ….
- Je ne l’ai jamais dit ! J’ai toute de suite vu qu’elle était différente ! Et c’est pour ça que je l’ai voulu elle …


Sa voix n’avait été qu’un murmure. Devon, circonspect, observait son ami. Quelque chose avait changé, l’homme avait pris le pas sur la machine mais pas comme le policier l’avait tout d’abord craint. Il n’avait pas cédé à l’appel de la chair, il était tombé amoureux. Derrière la colère, ses pupilles laissaient entrevoir de la douleur.
- Elle va bien Nikolaï - tenta de le rassurer Devon
- J’ai tout fait pour…. Bon et moi alors ? Je fais quoi ?
- Je n’ai aucune preuve contre toi, c’est ta parole contre la sienne. Je ne peux pas te retenir
- Parfait !! Oh par contre, j’ai besoin que tu me rendes un service !
- Quoi donc ?
- Frappes moi
- Pardon ??
- Frappes moi ! Si je sors d’ici aussi beau qu’à l’entrée, ils vont devenir soupçonneux !


Levant les yeux au ciel Devon ouvrit la porte.
- Allez sors d’ici avant que je ne sois réellement tenté de la faire
- Je ne rigole pas Devon ! Il me faut des bleus, le nez en sang… Par contre, les dents, essaie de ne pas les casser s’il te plait, j’ai horreur du dentiste.
- Nikolaï !
- Allez frappe ! Je mets mes mains dans le dos, je te promets de ne pas riposter ! Devon ne fait pas l’enfant !!


Le coup parti sans que Devon ne puisse se contrôler vraiment, la tête de Nikolaï bascula vers l’arrière. Quand il se redressa, son ami constata les dégâts. Le russe avait la lèvre fendue et un hématome n’avait pas tardé à se former autours de sa bouche.
- C’est tout se que tu es capable de faire ? On ne vous apprend pas à vous battre comme des hommes à l’école de police ?? Ca ne m’étonne plus que vous soyez obligé de travailler avec moi !


Un nouveau coup vint le frapper, cette fois-ci l’arcade sourcilière fut touchée et s’ouvrit, laissant couler un flot de sang.
- T’en as assez où il faut que je continue ?
- Ca va merci… Rahhh t’as bousillé ma chemise
- Il pisse le sang et tout ce qui l’intéresse c’est sa chemise ! T’en as pas marre de te faire raccommoder le visage ? D’ailleurs, il t’est arrivé quoi à la joue ?
- Marie s’est avérée moins angélique qu’elle n’en a l’air.
- Hein ?
- Elle m’a fracassé une carafe sur la tête.


Un long sifflement vint répondre à cette déclaration.
- Et elle est toujours en vie ??
- Quoique tu penses de moi, et peu importe ce que j’ai pu lui faire, jamais, tu m’entends, jamais je ne laisserai quelqu’un lui faire du mal.
- Je te crois. Elle doit avoir beaucoup de valeur cette petite.
-C’est un ange … - dit-il pour lui-même - Je peux partir ? Tu es soulagé ?
-Fou le camp avant que je ne te mette une véritable branlée !
- Dans tes rêves l’anglais !


Nikolaï ressorti libre du commissariat. Tous le méprisaient, mais il n’en avait cure, il faisait son travail rien de plus. Marie n’avait été qu’un dommage collatéral qu’il avait réglé du mieux qu’il avait pu. Sur le perron, il alluma une cigarette. Au même moment une Mercedes aux vitres teintée s’arrêta prés de lui. Les ennuis commençaient réellement. Il jeta son mégot, insensible aux récriminations du jeune policier en faction. Marie devait avoir une réelle valeur pour qu’en haut lieu, on décide de le punir. Il y avait de grande chance qu’elle soit la pièce maîtresse d’une opération dont il n’avait pas été mis au courant. Il dirigeait l’Europe et s’il avait été tenu à l’écart, il n’y avait que deux raisons possible, soit la partie se jouait directement en Russie où on n’avait pas besoin de lui, soit on se méfiait de lui au sommet. Dans le deuxième cas, il risquait de ne pas ressortir vivant de la prochaine confrontation. Instinctivement, il porta la main sur son cœur et ferma les yeux. La portière s’ouvrit, il s’engouffra dans la voiture.


**************
Dans le vol Paris-Londres, Paul Drumont s’impatientait. Il aurait du être soulagé, son précieux trésor allait lui être rendu, mais il culpabilisait. Quand à Moscou, il avait eu le choix entre se soumettre au chantage des geôliers de sa fille ou dénoncer la tentative d’assassinat, il n’avait pas été long à choisir la seconde hypothèse. La vie de Marie n’avait pas pesé lourd.
Une hôtesse vint lui proposer un rafraîchissement, il accepta un whiskey. Il avait besoin de force pour soutenir le spectacle de sa fille violentée par ces rustres. Mais plus que la souffrance de la jeune femme, c’était sa propre lâcheté qui le tourmenterait.


S’appuyant sur le dossier de son siège, il repensa à la dernière conversation qu’il avait eue avec le Président.


Il était entré dans le bureau présidentiel à Moscou de façon hésitante, presque sur la pointe des pieds.
-Il y a un problème Drumond ? - s’était enquit le Président
-Je le crains Monsieur
- Comment ça ?
- Et bien …


Un instant, Paul avait hésité mais l’impatience s’était alors inscrite sur le visage de son interlocuteur
- Je suis l’objet d’un chantage
- Un chantage ?? De quelle sorte ?
- La vie de ma fille contre celle du Président Russe


La suite avait consisté en un défilé de policiers, les russes avaient succédaient aux français et il avait du répéter plusieurs fois la même histoire, son histoire. Il avait reçu les félicitations des deux Présidents puis avait été oublié, laissé seul à ses regrets et ses peurs. Il avait rêvé d’elle, il avait vu ces hommes la battre et la violer. Il avait dans les oreilles ses cris de douleurs, ses sanglots aussi. Il fonctionnait tel un zombie, expédiant les affaires courantes mais pas des vies mais n’ayant aucune conscience qui s’agitaient autours de lui. Il n’attendait qu’une chose, qu’on lui annonce le décès de sa fille. Un jour, le téléphone avait sonné. L’appel venait de Londres, la police avait repêché le corps de Marie dans la Tamise. Il lui avait fallut un certain temps avant de réellement réalisé ce que son homologue londonien lui expliquait. Marie était en piteuse état mais elle était en vie. Elle avait été placée sous protection policière, nul ne pouvait l’approcher sans franchir un barrage de sécurité impressionnant.


Mais aujourd’hui, on allait la lui rendre, ils rentreraient tous deux à la maison. Une fois en France, il serait bien temps de lui parlait de sa trahison envers la promesse faite à Elisabeth.


**********


A Londres, Marie était tendue. Cherchant par tous moyens à trouver un peu de quiétude, elle avait décidé de se plonger dans un bain. Là, sous les chuchotements de la mousse, elle ferma les yeux. Son père était dans l’avion, il allait l’emmener. Elle retrouverait sa maison, son travail et ses amis. Comment parviendrait-elle à soutenir leurs regards ? Comment pourrait-elle faire face à son père. Elle donna un coup de poing rageur dans l’eau, elle n’y était pour rien. Elle n’avait pas demandé qu’on l’enlève, la viole et la jette dans la Tamise. Elle n’avait pas à s’excuser et on n’avait pas à lui faire de reproche. Le seul fautif était Nikolaï ! Heureusement, il était en prison maintenant. Elle espérait qu’il pourrirait en enfer !


Sortant de la baignoire, elle s’enveloppa dans un peignoir. Dans le miroir, elle croisa le regard d’une personne qu’elle ne connaissait pas. Elle avait son visage, ses yeux mais ce n’était pas elle. Elle n’avait jamais eu cet air revêche, elle était une rêveuse, une romantique pas cette femme qui criait vengeance. Nikolaï était en prison, il était allé à l’encontre de la loi, il ne pouvait être autrement. Mais aucun homme ne méritait de pourrir en enfer.


Elle se dirigea vers la chambre et la fenêtre. Il y avait un nombre considérable de voitures de police dans la cour de l’hôtel. Une berline noire y entra. Marie eu le temps d’apercevoir une silhouette qui lui était familière entrer dans le véhicule avant que celui-ci ne démarre en trombe. Marie avait le cœur battant, les mains moites. Elle venait de voir un fantôme. Elle venait de voir Sophia entrer dans cette automobile.

lundi 10 mars 2008

La lumière de l'ange, fin de la première partie.


Quand Pavel ouvrit les yeux, le bureau était plongé dans le noir. Sans même allumer la lumière, il sut que Nikolaï était parti. Si celui-ci était toujours là quand il en avait besoin, il ne restait jamais bien longtemps. Pavel avait désespérément besoin de lui, il était son garde-fou, la clé de voûte de son existence. Sans lui, il n'était rien et il ne pouvait pas accepter de le perdre. Cette grenouille au premier étage devait décamper. Mais il avait aussi envie de jouer. Un rictus sadique accrocha son visage. Il ne pouvait pas la toucher, Kolia ne le pardonnerait jamais, mais maître dans l'art de la torture, il savait frapper où il le devait. Marie n’avait qu'une seule amie, et cette gourde, Nikolaï ne lui avait pas interdit de l'approcher.


A l'étage, Marie était plongée dans ses pensées. Appuyée contre le bâti de la fenêtre, elle n'entendit pas la porte s'ouvrir.
- Toi pas sauter?

- Non Sophia, la fenêtre est de nouveau fermée et je ne peux plus l'ouvrir.

Sophia posa le plateau du petit déjeuner sur la table.

- Toi vouloir café?

- S'il te plaît ... Sophia? Nikolaï est ici?

- Non, lui être parti dans la nuit. Pavel être ici

- Pavel est la dernière personne que j'ai envie de voir


Un sourire triste sur les lèvres, elle prit sa tasse et se tourna de nouveau vers l'extérieur. Jamais elle n'avait autant eu envie de sentir le vent sur son visage ou la pluie imprégner ses vêtements. La veille, Nikolaï lui avait fait la promesse de la libérer. Elle avait alors retrouvé l'espoir de recouvrer sa vie d'institutrice et sa maison de Normandie. Mais maintenant après quelques réflexions nocturnes, elle savait qu'il ne pourrait pas tenir sa promesse. Il y avait des raisons à sa présence ici et elle imaginait que la fonction de son père n'était pas étrangère à sa captivité. Et s'ils étaient tous deux victimes d'un chantage, il n'y aurait aucune échappatoire pour elle.
- Marie, toi pas faire encore bêtises?
- Explique moi comment je pourrais faire, la porte est fermée, les fenêtres scellées et je ne vois que toi ou Nikolaï
- Lui beaucoup aimer toi
Marie ne put réprimer un rire sardonique.
- Il a une façon assez particulière de le montrer alors ...
- Toi pas croire moi?
- Ce que je crois, c'est que tu es une grande romantique! Mais entre Nikolaï et moi, il n'y pas de place au romantisme. Je suis sa prisonnière, il est mon geôlier, ne vois rien de plus. Dés l'instant où je pourrais m'envoler, je le ferais crois moi! Et quand bien même, il aurait de la tendresse pour moi, il ne recevra jamais rien de ma part sinon du mépris et un profond dégoût!
Sophia ne répondit pas se contentant de secouer la tête.
- A te voir, on croirait que nous parlons d'un saint! Je te rappelle qu'il ne s'agit de l'homme qui t'a vendu à d'autres! Il s'est servi de ton corps pour faire de l'argent! Il s'est servi du mien pour s son propre plaisir sans se demander si je pouvais être d'accord! C'est un assassin, un kidnappeur et très certainement un maître chanteur! Il n'a rien du prince charmant que tu tentes de me décrire!
- Marie être en colère de moi.
- Oui, je suis en colère! Je voudrais que tu ouvres les yeux Sophia -lui dit-elle en lui prenant la main. Tu ne dois pas avoir une telle confiance en lui. Ce n'est pas un homme bien, ce n'est qu'un vil personnage. La seule différence entre Pavel et lui, c'est qu'il sait mieux le cacher. Il joue de son physique agréable, de ses beaux yeux bleus et de son talent oratoire! C'est un affabulateur!
Sophia ne comprenait pas tout ce que Marie lui racontait. Celle-ci parlait trop vite et utilisait des mots qu'elle ne connaissait pas. Mais elle pouvait voir la colère de son amie qui refusait de reconnaitre les qualités de Nikolaï.


Marie était furieuse contre Sophia mais contre elle même aussi. Nikolaï avait presque réussi à la séduire. Il l'avait charmé de ses récits historiques et lui avait sauvé la vie, l'empêchant de sauter du parapet grâce à des promesses qu'il ne tiendrait jamais. L'espace de quelques instants, elle avait eu foi en lui. Elle s'était blottie contre lui, avait recherché la chaleur de ses bras. Mais sa gentillesse, ses mots doux n'avaient été que des leurres destinés à endormir sa méfiance. Mais elle avait enfin ouvert les yeux et le voyait sous son vrai visage. De colère, elle fracassa sa tasse contre le mur.



Dans le couloir, Pavel jubilait. Il tenait sa vengeance. Il allait pouvoir la faire souffrir. D'un coup sec, il ouvrit la porte.
- Je peux savoir ce qu'il se passe ici? On entend votre vacarme d'en bas! - puis baissant les yeux sur les débris de verre, il apostropha Sophia - Espèce de gourde, tu ne pouvais pas faire attention?
- Je ...
Tétanisée par le peur, Sophia ne parvenait pas à répondre. Pavel la tenait par le bras et la serré comme un étau.
- Elle n'a rien fait! C'est moi qui aie cassé cette tasse!
Marie voulait lui faire lâcher son amie. Il finirait par casser lui casser le bras s'il ne cessait pas de lui tordre ainsi. Elle repoussa le russe avec une telle force qu'il faillit perdre l'équilibre. Mais il était plus costaud qu'elle et se rétablit vite.
- Et bien princesse, on essaie de se frotter à moi? Tu veux peut être que je laisse cette idiote et que je m'occupe de toi? C'est tout à fais possible tu sais?- Alors qu’attendez-vous pour le faire? Mais peut être avez-vous peur de la réaction de Nikolaï?


Depuis leur première rencontre, Marie avait compris qu'un lien particulier existait entre les deux hommes et la scène de la veille l'avait conforté dans cette idée. Nikolaï avait un certain ascendant sur son acolyte et il avait ordonné qu'on la laisse tranquille. Elle avait touché le point sensible et vit le visage de Pavel se décomposer. Il rejeta Sophia et s'avança vers elle.- Je suis dans le clan par le sang, Nikolaï n'y est entré que par ma volonté, MA VOLONTE!!! Transcendée par une force qu'elle ne se connaissait pas, Marie tint tête et marqua un nouveau point.
- Mais lui seul à l'étoffe d'un chef!


Elle le vit devenir blême, il serra les poings jusqu'à ce que les jointures deviennent blanches. Il luttait intérieurement pour ne pas mettre ses mains autours de son cou et serrer très fort. Mais elle avait dit vrai, s'il la touchait, sa vie ne tiendrait plus qu'au bon vouloir de Nikolaï qui lui ferait payer cher la mort de sa bien-aimée. Mais il ne pouvait pas accepter de telles insultes. Il parvint à lui décocher un sourire moqueur et attrapa le couteau à pain sur le plateau du petit déjeuner. Marie le vit s'approcher de Sophia qui s'était recroquevillée contre le mur, l'attraper par les cheveux et faire courir le couteau sur sa gorge.
- Je ne peux pas te toucher toi mais personne ne la protège elle!
- Laissez là! Elle n'a rien fait!
- Elle va payer pour toi ma belle! Regardes ça!
Il enfonça le couteau dans la peau de la jeune russe qui hurla de douleur. Marie fit un pas vers Pavel
- N'avance pas ou sinon je l'enfonce plus fort!
-Lâchez-là, s'il vous plaît!! Elle ne mérite pas ça.


Marie était maintenant en larmes. Elle ne voulait pas qu'il blesse son amie à cause d'elle. Elle avait été trop impulsive, trop sûre d'elle et Sophia payait à sa place, parce que Nikolaï avait placée sous sa protection. Mais un espoir se laissa entrevoir. Occupé à torturer sa victime, Pavel ne la vit pas s'avancer vers lui. Elle tenta de s'emparer du couteau mais il fut plus rapide qu'elle et le mit hors de sa portée. Mais Marie voulait sauver son amie et elle le frappa. Il rendit le coup. La lutte qui suivit, fut acharnée et aucun ne réussit à prendre le dessus sur l'autre. Enfin Pavel rejetta violement Sophia dont la tête vint se fracasser sur le cadre du lit. Marie resta interdite devant le corps inerte à ses pieds. Puis comme au ralenti, elle se laissa tomber sur le sol.
- Sophia? Sophia réponds moi ...


Aucune réponse ne se fit entendre. Marie, en larmes et toute à son amie, n'entendit pas une tierce personne entrer dans la pièce. Elle fut inconsciente à la dispute qui suivit. Poussé par un désir de vengeance, elle rampa vers les débris du plateau repas et s'empara de la carafe. Elle se leva, entendit quelqu'un prononcer son nom mais ne réagit pas. Dans un état second, elle leva la carafe et frappa l'homme devant elle de toutes ses forces. Le cri de douleur qui suivit la ramena à la réalité. Elle vit Pavel l'air victorieux prés de la porte. Horrifiée, elle posa les yeux sur l'homme qu'elle venait de blesser. Nikolaï avait le visage en sang et les yeux exorbités.
- Pavel emmène le corps!
- Tu vas faire quoi?
- Fais ce que je te dis et ne discutes pas!


Marie avait l'esprit focalisé sur Nikolaï, elle l'avait blessé, défiguré mais dieu merci, les yeux n'étaient pas touchés. Elle avança une main tremblante vers lui.
- Je suis désolée, tellement désolée Nikolaï ... Je ne voulais pas ...
- Ne me touches pas!


Nikolaï était comme possédait. Il avait tout tenté pour la protéger et en remerciements, elle lui explosait une carafe en verre sur le visage. Il prit son visage entre ses mains
- Tu me fais mal Nikolaï
- Tu n'as encore rien vu ma toute belle! Depuis que tu es ici, je deviens fou à essayer de ta garder en sécurité. Mais tu ne cesses de me créer des ennuis! Tout ce que je t'ai demandé, c'est un peu de temps. Tu n'avais qu'à faire profil bas et demain tu étais libre. Au lieu de ça, tu as défié Pavel, tu l'as attaqué et tu es responsable de la mort d'une de mes filles. Tu es mon pire cauchemar qui s'est matérialisé!
- Nikolaï... J'étouffe...s'il te plaît
- Ce soir je serais débarrassé de toi et je pourrais enfin dormir en paix!Sur ces mots, il la lâcha. Marie frotta son cou endolori.
- Habilles toi! Enfile la tenue que tu portais hier pour ta tentative d'évasion !
- Pour...
- Pas un mot Marie! Je ne veux plus t'entendre! Tu n'empoisonneras plus mon esprit!Sur ces mots, il quitta la pièce d'un claquement de porte laissant Marie sous le choc. Sophia était morte, Nikolaï la haïssait, elle était perdue.


Marie regarda autours d’elle, la chambre avait l’air d’un véritable champ de bataille, des débris de verres jonchaient le sol et les meubles étaient renversés. Soudain, elle remarqua qu’elle tenait toujours la hanse de la carafe à la main. Dans un geste incontrôlé envers Pavel, elle s'était abaissée au même rang que lui et avait défiguré Nikolaï. L’image de Sophia inconsciente sur le sol lui revint en mémoire. Son comportement avait aussi eu une tragique conséquence. Sophia était morte. De désespoir, Marie se laissa tomber. A genoux contre le montant du lit, elle pleura longuement son amie. Du bruit dans l’escalier lui rappela l’ordre de Nikolaï. Elle devait se changer. Ankylosée, elle se releva avec beaucoup de mal et se dirigea vers la salle de bain. Le miroir lui renvoya l’image d’une jeune échevelée. Elle avait des traces de sang sur le cou, le sang de Nikolaï. Il s’était touché le visage avant de tenter de l’étrangler et avait logiquement laissé des marques. Jamais elle n’avait vu autant de haine dans les yeux de quelqu’un. Il aurait pu la tuer mais quelque chose l’avait retenu.
Elle venait à peine de finir de se préparer quand la porte de la chambre s’ouvrit à nouveau.
- Marie ?
- Ici


La jeune femme qui sortit de la salle de bain n’avait plus rien de la harpie qui l’avait défiguré, Nikolaï avait de nouveau devant lui sa Marie. Il distingua de nouveaux bleus sur son visage et d’autres autours de son cou. Il ne se souvenait d’ailleurs pas l’avoir déjà vu sans ecchymoses. Il sentit une pointe de culpabilité mais une douleur lancinante sur sa joue lui rappela que la douce Marie était tout à fais capable de se défendre seule et qu’elle n’avait nulle besoin de sa compassion. Elle l’avait marqué à vie. Il se souviendrait d’elle jusqu’à la fin.
N’osant pas soutenir son regard, Marie gardait la tête baissée. Il s’était changé et avait pris soin de sa blessure. Mais, même nettoyée, elle n’était pas belle à voir. Il aurait une vilaine citatrice en travers du visage. Une cicatrice qu’elle lui avait infligée. A cette pensée, elle ne put s’empêcher de sourire. Quoi qu'il arrive, jamais il ne l’oublierait. Elle le hanterait toute sa vie.
- J’ai dans l’idée que ce que j’ai prévu pour toi va effacer ce sourire de ton visage- Que peut-il m’arriver de pire que ce que j’ai déjà du subir ? Vous m’avez kidnappée, violée et battue.


Nikolaï nota le revirement, elle ne le tutoyait plus. Il la saisit par le bras et la guida dans les escaliers.
- Suis moi, nous allons faire une petite ballade tous les quatre.
- Tous les quatre ?
- Toi, Pavel, Sophia et moi … enfin ce qui reste de Sophia


A l’évocation de la jeune fille, Marie ne put réprimer un frisson. Elle n’eut pourtant pas le temps de s’appesantir sur son chagrin. Nikolaï l’entrainait dehors et la fit grimper dans une voiture, à l’avant de laquelle se tenait déjà Pavel.
- Salut princesse, prête pour une petite ballade ?


Il avait employé le même terme que Nikolaï quelques instants plus tôt et Marie eut le sentiment qu’elle ne reviendrait pas de cette promenade avec eux. Kolia s’installa au volant et la voiture démarra.



Au cours du trajet, Marie vit enfin Londres telle qu’elle l’avait connue. Il y avait du monde dans la rue. Il aurait pu être tellement facile pour elle d’ouvrir la portière et se projeter à l’extérieur. La foule aurait empêché les deux russes de la pourchasser. Elle tenta d’actionner la portière mais rien ne vint. Elle leva les yeux et croisa le regard de Nikolaï dans le rétroviseur.
- La portière est non seulement fermée mais les sécurités ont été actionnées. Tu ne pourras pas sortir à moins que l’un d’entre nous ouvre la porte.
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Dîtes-moi ce que j’ai fais pour mériter tout ça ? La dernière chose dont je me souvienne c’est que j’attendais mon père dans un restaurant moscovite et ensuite plus rien jusqu’à ce que je me sois retrouvée entre vos mains.


Pavel émit un rire sardonique. Et lui répondit :
- Pauvre petite princesse qui ne comprend pas son sort …
- Je m’adresse directement à Dieu pas à ses saints !
- Espèce de garce !
Il se retourna alors prêt à la frapper.
- Pavel ! Nous sommes en plein centre de Londres, tu veux qu’un flic te voit ?
- Dis lui de se taire à cette pouf !
- Tu as entendu ? demanda-t-il à Marie.
- Oui mais j’estime avoir droit à une réponse
- Ta gueule ! Vociféra Pavel.


Elle se blottie un peu plus contre le siège et regarda à l’extérieur. La voiture quittait peu à peu la ville pour se diriger vers les anciens docks. Ainsi, elle finirait sa vie dans la Tamise. Elle ne reverrait jamais les siens et Nikolaï la haïssait.
Les doigts crispés sur le volant, Nikolaï avait l'impression d'emmener un animal à l'abattoir. Marie était prostrée contre la portière et regardait à l'extérieur comme pour saturer sa mémoire de plus d'images possibles. Plus que deux rues et ils seraient arrivés, il lui faudrait alors mettre le plan à exécution. Il ne la reverrait jamais.
Pavel aussi regardait l'extérieur. Nikolaï semblait perturbé de devoir mettre la princesse hors d'état de nuire. Il s'était rangé à son opinion mais non sans mal. Bien qu'elle lui ait infligé cette blessure, il avait tenté de la protéger, lui cherchant la moindre excuse. Mais il avait fini par entendre raison. Néanmoins, Pavel savait que son ami mettrait du temps à cicatriser et sa joue serait vite remise.



Nikolaï gara la voiture sur un quai désaffecté. Ils étaient loin de la ville. Personne ne viendrait la sauver. Pavel et lui sortirent de la voiture la laissant seule à l'intérieur. Ils prirent un paquet dans le coffre. Marie supposa qu'il s'agissait du corps de Sophia. Bien qu'elle ne soit pas très pieuse, elle récita une courte prière pour son amie. Elle était responsable de son décès. Sans elle, Sophia serait encore en vie. Elle devrait vivre avec sa mort sur la conscience. Ironiquement, elle se dit qu'au moins elle ne vivrait pas longtemps. Les deux hommes avaient jeté le corps à l'eau maintenant, cela serait bientôt son tour.
A l'extérieur, Nikolaï retint Pavel qui partait en direction de la voiture.
- Laisses- moi deux minutes avec elle
- Putain Kolia, tu es en train de changer d'avis!
- Non, je veux juste lui faire mes adieux, tu peux le comprendre ça?
- Tant que tu ne reviens pas sur ce qui a était dis ... Mais démerde, il caille!Marie vit Nikolaï s'approcher. La peur s'empara d'elle. Quand il ouvrit la porte, tel un animal, elle bondit de la voiture prête à tenter le tout pour le tout. Malheureusement, Nikolaï la retint fermement par le bras.
- Où te sauves-tu mon ange? Tu n'as nulle part où aller!
- Loin de vous! Laissez- moi partir !
- Cesses de te débattre Marie!


Elle était comme possédée et il avait du mal à la retenir. La peur lui donnait une force surhumaine.
- Arrêtes! Arrêtes ou je te tords le cou!
- S'il te plait Nikolaï, je resterai tranquille, tu feras de moi ce que tu veux, mais je t'en supplie


Aussi désespéré qu'elle, il la prit contre lui, la câlinant pour la calmer. Comme à chaque fois, elle chercha le réconfort de son corps. Nikolaï ferma les yeux, il voulait que ce moment reste graver dans sa mémoire. Il ne voulait jamais oublier les rares instants où elle avait besoin de lui, de son soutient, de sa force. Mais Pavel s'impatientait, il le sentait. Il fallait qu'il agisse.- Macha???
Elle leva ses yeux embués de larmes vers lui. Ils étaient pleins d'espoir. Doucement, il posa les lèvres sur les siennes.
- я люблю тебя (ia tibia lioubliou)


Sans lui laisser le temps de s’interroger, il lui décrocha un coup de poing d'une telle force qu'elle perdit connaissance. Son corps s'affaissa, Nikolaï la tenant toujours dans ses bras.
- Pardonnes-moi mon ange ... -murmura-t-il contre son oreille.
Pavel s'approcha
- Il était temps! Dis donc tu lui en as mis une belle !
- Aides-moi au lieu de tergiverser !
Chacun d'eux prenant une extrémité du corps de la jeune femme, ils la jetèrent dans la Tamise. Une fois la chose faite, Pavel, jubilant, se tourna vers lui.
- Je me sens ... libéré!
- Boucles-la!
- Kolia, c'était qu'une pute!
- On rentre
Nikolaï lui lança les clés de la voiture avant d'allumer une cigarette.
- Tu conduits.

Sans un autre regard vers la Tamise, il monta en voiture. La page Marie Drumond était tournée. Plus jamais, il ne laisserait une femme l'approcher d'aussi prés.

lundi 3 mars 2008

La lumière de l'ange

Avec deux semaines de retard, voici, les derniers chapitres de l'ange ...
Chap. 8

La porte se referma sur Nikolaï, le cliquetis se fit entendre, Marie était de nouveau seule, enfermée dans cette chambre.
Allongée sur le lit, elle repensa à la soirée qui venait de s’écouler. Nikolaï avait été un hôte charmant. Elle avait été captivée par l’histoire de sa famille. Un de ses ancêtres avait rencontré le tsar et avait vécut à la cour impériale, elle avait été une simple préceptrice mais elle avait côtoyé un monde aujourd’hui disparut.
Il était très bon conteur, e il aurait pu devenir écrivain. Malheureusement, il avait choisi la mauvaise voie. Marie regrettait son mouvement d’humeur au moment où il avait commencé à parler de lui. Il s’était alors tu et ne lui avait pas raconté l’histoire de ce petit garçon devenu patron de maison close. Elle soupira certaine qu’il aurait pu faire quelque chose de sa vie. C’était un véritable gâchis.
Soudain, un courant d’air la fit frissonner. Elle se redressa et vit qu’il avait laissé la fenêtre ouverte. L’occasion était trop belle et ne se représenterait plus. Elle avait un moyen de s’échapper.
Elle gagna la salle de bain où elle enfila les vêtements qu’elle avait de plus pratique. L’image que lui renvoya le miroir la fit grimacer. Elle avait un bleu le long de sa tempe et la lèvre inférieure ouverte. Elle n’était pas belle à voir. Nikolaï lui avait infligé ces coups et s’il le lui avait fait oublier l’espace de quelques minutes, tout lui était revenu à l’esprit maintenant. Elle était prête.
Pleine d’espoir, elle se dirigea vers la fenêtre mais fut coupée dans son élan par son vertige. La seule possibilité pour elle de descendre l’étage était la gouttière or celle-ci se trouvait à quelques mètres sur la droite. Seul un tout petit parapet en permettait l’accès. Elle sentit son courage faiblir. Pourquoi la mettait-on ainsi à l’épreuve ? Il n’y avait pas d’autre échappatoire, cette fenêtre ouverte était son seul moyen d’évasion. Elle s’apprêtait à l’enjamber quand au loin résonnèrent onze coups de cloche. Il était 23 heures. Fidèle à son habitude, Sophia n’allait pas tarder à venir vérifier son sommeil. Marie fit demi-tour et arrangea le lit de façon à faire croire qu’elle était profondément endormie. Quand elle fut satisfaite du résultat, elle franchit la fenêtre.
Dans son bureau, Nikolaï vérifiait les comptes du club. Il n’avait jamais gagné autant d’argent qu’en ce moment. Le club était un commerce lucratif. Il était écœuré par sa conduite. Il ne pouvait pas renvoyer les filles chez elles sitôt arrivées et il était obligé de les mettre sur le marché. Certaines en étaient brisées à jamais. Il leur volait leurs illusions. L’ouest n’était plus qu’une chimère inaccessible lorsqu’enfin il les mettait dans l’avion les ramenant en Russie.
Il s’enfonça plus profondément dans son fauteuil et renversa la tête vers l’arrière. Marie s’imposa dans son esprit. Il avait aimé discuter avec elle. Elle était avide de connaissances et avait semblée très intéressée par ses récits. Très perspicace, elle avait su poser les bonnes questions au bon moment l’amenant à se livrer plus qu’il ne l’avait jamais fait.
Quelqu’un se racla la gorge, il leva la tête. Pavel était devant lui, il affichait un air triomphant.
-Des soucis ?- La comptabilité qui m’ennuie – dit-il d’un haussement d’épaule - Tu as l’air d’un homme qui vient de passer quelques bonnes heures dans le lit d’une femme- Moi ? Non ! J’ai juste vu un oiseau prêt à s’envoler- Pardon ?- Ta protégée est perchée sur le rebord d’une fenêtre, elle est en assez mauvaise posture –lui répondit-il mauvais.

D’un bond, Nikolaï fut debout et prit le chemin menant à la chambre de Marie. Il avait commis une faute de débutant. Obnubilé par la jeune femme et par la douleur que lui avait causée sa réaction, il était parti sans refermer la fenêtre. Naturellement, elle avait saisi sa chance. La distance lui paraissait interminable, il avait peur d’arriver trop tard, peur qu’elle soit tombée.
Marie avait commis une erreur dans son plan d’évasion. Elle avait baissé les yeux vers le sol et maintenant incapable du moindre geste, elle se sentait happée par le vide.
- Marie ?Nikolaï était là, elle avait échoué. Il allait la faire rentrer et lui infliger une correction. - Marie, rentres - Non ! - Marie, la gouttière est trop loin, tu n’as aucune stabilité, tu vas tomber. - Et alors ? Vous n’aurez qu’à me remplacer ! Je ne suis pas la seule femme au monde !
Il avait peur, elle semblait déterminée à en finir avec sa captivité, quitte à tomber et se rompre le cou.
- Tu comptes beaucoup plus que tu ne le penses. Viens Marie, rentres avec moi
- Pour prendre une raclée ?? Je préfère encore sauter – rétorqua-t-elle sans se rendre compte de ce qu’il venait de lui avouer.
- Je ne te toucherai pas mon ange, je veux juste que tu rentres. Prends ma main… s’il te plaît.Il lui tendit le bras, elle ne bougea pas. A l’intérieur, elle entendit Pavel s’adresser à Nikolaï- Mais pousse la qu’on en finisse avec elle ! Tu ne vois pas qu’elle nous pourrit la vie depuis qu’elle est ici ? Kolia, tu l’as dit toi-même, tu mérites mieux qu’une putain ramassée sur un trottoir de Moscou
- Un mot de plus et je te le fais regretter Pavel !
- Comme tu veux mais elle n’a pas sa place ici, plus vite on en sera débarrassé mieux ce sera !
Hors de lui, Nikolaï aurait pu tuer son associé si son attention n’avait pas été focalisée sur Marie.

- Macha … prends ma main
- Je veux partir Nikolaï, je veux rentrer chez moi !
Elle sanglotait de peur, de désespoir et de froid mêlés. Elle était prête à tout pour échapper à son geôlier quitte à sauter. Elle choisirait sa propre mort plutôt que périr des mains de Nikolaï. Pourtant, il avait de l’inquiétude dans la voix. Il l’avait appelé Macha comme son arrière grand-mère. Que lui avait-il dit au sujet de ce prénom ?? La peur lui embrouillait l’esprit.- Marie, si tu rentres avec moi, je te promets que je te rendrais ta liberté.
Il avait joint les mains en signe de prière et paraissait sincère. Marie perdit l’équilibre et faillit tomber, elle se rétabli de justesse. Nikolaï se sentait impuissant. Il ne pouvait pas l’attraper et la rejoindre la mettrait encore plus en danger.
- J’ai peur Nikolaï
- Prends ma main, je ne te lâcherais pas, je te le jure.Elle hésita un instant puis s’agrippa à lui.
- Maintenant, tu vas faire un pas sur la gauche, vers moi. Je te tiens, ne crains rien. Voilà, c’est bien continues comme ça, tu y es presque.
Doucement, elle avançait vers lui. Enfin, il pu s’en saisir et la faire entrer dans la chambre. Elle tremblait tellement qu’elle se laissa chuter sur le sol. Sans la lâcher, il se fit tomber chancelant autant qu’elle. Accrochée à lui, elle pleurait. Il tenta de la rassurer.
- Ne pleures pas Marie, c’est fini, tu es en sécurité
- Je veux juste rentrer chez moi
- Je sais … je sais
Il déposa un baiser sur ses cheveux soulagé qu’elle aille bien.
- Tu as promis…
- Je sais et je tiens toujours mes promesses, laisses moi juste un peu de temps et je te ramènerai chez toi.
Epuisée par toutes les émotions qu’elle venait de vivre, Marie ne put répondre. Il lui avait sauvé la vie, elle lui fit naturellement confiance.
Pavel se tenait derrière eux les poings serrés. Il avait, à présent, la certitude d’avoir perdu Nikolaï. Cette dinde lui avait volé son cœur. En la voyant ainsi blottie contre lui, il avait la nausée. Il fallait qu’il s’en débarrasse. Il fallait que tout redevienne comme avant. Nikolaï l’oublierait, ce n’était qu’une pute après tout, elle avait peu de valeur.
Marie s’endormit en sécurité dans les bras de Nikolaï qui la garda longtemps serrée contre son cœur. S’il l’avait perdue ce soir, il ne se le serait jamais pardonné. Il fallait qu’il la fasse quitter cet endroit. Il devait la mettre en sécurité loin de la jalousie de Pavel qui venait de se dévoiler, loin de lui aussi.
Quand enfin, il rejoignit son associé dans le bureau, il trouva Pavel assis dans son fauteuil, les pieds sur le bureau, une bouteille de vodka à la main.
- Tu vas saloper ma compta
- Tu l’aimes –répondit Pavel en le pointant du doigt. Tu es amoureux de cette traînée !- Ne dis pas de conneries et rends moi ma place !
Pavel s’allongea de tout son long dans le canapé en cuir qui faisait face à la table de travail. - Tu n’aurais pas hésité à sauter pour elle et ne me dis pas le contraire, je vous ai vu- C’est une marchandise précieuse et il faut en prendre soin Nikolaï restait le nez dans ses papiers, faussement intéressé par la productivité du club. De l’extérieur, il donnait l’air d’être maître de lui, seul un léger tressautement de la feuille qu’il tenait entre ses mains pouvait laisser deviner le combat intérieur qu’il livrait. Il n’avait qu’une envie, rejoindre Marie dans son lit et la garder étroitement contre lui. Il n’y avait pas d’autre façon pour lui de la savoir parfaitement en sécurité. Loin de lui, sa vie était en danger. Il devait voir Finley mais répugnait à sortir du club et la laisser aux mains de Pavel.

- Tu devrais la sauter une bonne fois pour toute tu sais ! Tu fais ton affaire et tu verras elle sortira de ta tête
- Pavel, fini ta vodka, tu diras peut-être moins de conneries !- Mais tu l’aimes ça se voit !
Nikolaï se leva et s’agenouilla à côté de son ami. Sa voix devint caressante.
- Racontes-moi ce qui te chiffonne
- Elle va créer des embrouilles ! Tu vas passer trop de temps avec elle et moins ici, les affaires vont péricliter et le clan te renverra en Russie. Je ne veux pas que tu rentres au pays moi !- Tu y crois réellement ? Tu penses vraiment que je vais risquer tout ce que nous avons construit toi et moi pour une fille ?
- Mais je t’ai vu Kolia ! Je t’ai vu en panique à cause d’elle !
- C’est la fille d’un diplomate français. Imagines ce qu’il peut nous arriver si à Paris, ils découvrent que nous la tenons.
- Alors on la tue et on la balance dans la Tamise comme toutes les autres.
- Elle a plus de valeur vivante.
- Tu vois tu la protèges. Kolia, je veux qu’on s’en débarrasse. Je ne supporte plus de la voir ici.

Pavel ressemblait à un enfant capricieux attendant qu’on accède au moindre de ses désirs. Si un jour, Nikolaï avait pu ressentir de l’amitié envers lui, celle-ci s’était étiolée avec le temps et avait fini par se transformer en mépris. Pendant longtemps, il avait cru qu’il pourrait le faire changer, qu’avec un peu d’attention et de respect, Pavel deviendrait un homme, sinon honnête, du moins fréquentable. Mais il n’y avait rien de bon en lui, certains le disaient pourris jusqu’à l’os, Nikolaï le connaissait parfaitement déséquilibré. Il n’avait pas encore commis de catastrophe, mais aujourd’hui, une nouvelle donnée s’était incérée dans l’équation, Nikolaï aimait Marie et même s’il n’avait que peu d’espoir de se faire aimer en retour, elle était devenue sa priorité. Un binôme ne pouvait devenir un trio. Pavel ne laisserait jamais de place à la jeune femme. Le chien fou n’avait plus qu’une idée en tête l’éliminer.
Rassurer par la présence apaisante de Kolia à ses côtés, par sa voix enjôleuse et ses paroles sensées, Pavel se laissa emporté par le sommeil. Quand il fut profondément endormi, Nikolaï enfila un long manteau noir et sorti pour son rendez-vous avec le policier. ***************************************
C'était l'effervescence des grands jours à l'ambassade de France à Moscou, une grande soirée se préparait. Le président de la République était arrivé la veille, le bâtiment était sous haute sécurité. Pourtant, un attentat se préparait et Paul Drumond en était la pièce maîtresse. Il devait permettre aux terroristes de s'introduire et assassiner l'invité principal de la soirée. La vie de sa fille dépendait de lui. Il devait commettre une trahison d'Etat, il passerait le reste de sa vie en prison ... ou pire si on le remettait aux autorités russes. Cette histoire ne concernait pas que lui. La mort de la cible désignée aurait des répercussions politiques. Les relations diplomatiques entre les deux pays seraient coupées. Il devait l'admettre, il avait pris sa décision à l'instant où les ravisseurs de Marie lui avaient révélé leur plan. Il caressa la photo de sa défunte épouse du bout des doigts.
- Pardonne moi mon Elisa, pardonne moi mais je ne peux pas. Marie est toute ma vie mais elle n'est pas la seule vie en jeu.
Ne pouvant plus supporter le regard d'Elisabeth, il rangea le cadre dans un tiroir rejoignant ainsi celui de Marie. Puis résigné, il se dirigea vers le bureau présidentiel.

La lumière de l'ange chap 7

Marie vit Sophia se raidir. La pauvre était terrorisée. Posant, la main sur celle de son amie, elle tenta de la rassurer.
- Ne t’inquiète pas. Tu n’as rien dit. Il ne peut pas t’en vouloir. De toute façon, je ne le laisserai pas faire !
- Je suis curieux de savoir comment tu m’en empêcheras – s’enquit Nikolaï, satisfait de voir que Marie en plus d’un joli visage avait aussi du courage.
- J’ai eu un chauffeur qui m’a expliqué comment me débarrasser des inopportuns.
- Montres moi !
- Et perdre l’effet de surprise ?? – répondit-elle le regardant droit dans les yeux.
Adossé au mur, les bras croisés sur la poitrine, il avait presque l’air, détendu. Néanmoins, Marie ne se fiait pas à cette fausse impression, son regard était constamment en alerte. Elle ne se risquerait plus à s’en prendre frontalement à lui. Il avait riposté à chacun de ses coups et lui avait durement fait comprendre qui était le plus fort. Mais il fallait qu’elle trouve un moyen de s’échapper, elle n’avait pas lu tous ces romans d’espionnages sans que quelque chose ne lui reste en mémoire.
Elle semblait soucieuse. Son regard s’était posé sur lui et son visage était devenu grave. Nikolaï savait qu’elle mijotait quelque chose, il dirigeait ce club depuis trop longtemps maintenant pour ne pas se rendre compte lorsqu’une fille échafaudait un plan d’évasion. Il était curieux de voir ce que cette jolie tête pouvait imaginer et avait l’intention de profiter de l’absence momentanée de Pavel pour la laisser faire. Pour l’heure, il voulait rester seul avec elle.
- Sophia, j’aimerai que tu descendes en cuisine et nous fasses monter le diner.
- Bien monsieur

Poussé par le courage de son amie, Sophia quitta la pièce tête haute. Le jeune animal craintif prenait de l’assurance et devenait assez jolie. Il faudrait qu’il songe bientôt à lui faire quitter le club. Mais avant il devait mettre Marie en sécurité. Tant qu’elle serait dans les parages, il ne pouvait s’éloigner. Pavel avait deviné ses sentiments pour elle et pouvait à tout moment faire preuve d’une jalousie aussi perverse que violente.
- J'espère que tu ne voies pas d'inconvénients à ce que je dîne avec toi?
- C'est déjà fini avec votre blondinette?
- Pardon?
- Votre amourette du moment
Elle avait entendu parler de Svetlana et visiblement n'appréciait guère. Nikolaï cacha autant qu'il pu son sourire de contentement. Un de ses hommes entra avec le diner. Il posa le plateau sur la commode et dressa le couvert avant de découvrir les plats. Sans un mot ni un regard pour Marie, il sorti de la pièce. Comme les autres, il savait qu'il ne fallait pas s'approcher de la jeune fille. Leur chef devenait enragé quand il s'agissait d'elle. Nikolaï présenta un siège à la jeune fille, elle prit place à table.

- Svetlana nous a quitté
- Oh ... Elle est ?? Vous???
- Un peu de vin? Tu es bien pâle
- S'il vous plaît ...
Le dégoût qu’il lisait dans le regard de sa compagne, le frappa de plein fouet. Il ne valait pas grand-chose à ses yeux. Depuis quelques temps, il avait découvert qu’il avait envie qu’elle voit en lui autre chose qu’un souteneur, il voulait qu’elle sache qu’il était quelqu'un de bien. Ce sentiment était aussi irraisonné que dangereux mais l’aimer l’était tout autant.
- Aimes-tu tes livres?
- Je les ai déjà lus pour la plupart
- Je t’en ferais porter d'autres
- Ne vous donnez pas cette peine.
- Très bien ... Marie ... Et si tu me parlais de toi?
- De moi??
- Oui de toi! J'ai envie d'en savoir plus - répondit-il un sourire charmeur aux lèvres
Marie était dubitative. A quel jeu jouait-il? Il n'y avait aucune raison pour qu'il vienne diner ainsi avec elle, qu'il la charme et cherche à la connaitre. Il avait une idée en tête et elle ne comprenait que trop ce qu'elle pouvait être.
- Marie?
- Que voulez-vous savoir? - demanda-t-elle d'un ton peu amène
- Ton âge pour commencer
- 28
- 28 ans? Je te pensais plus âgée
- La peur, la fatigue et les coups vieillissent prématurément
Elle avait parlé avec indifférence jouant avec la nourriture du bout de sa fourchette. N'importe quelle femme se serait vexée mais elle n'avait pas réagi. Son ange perdait peu à peu espoir. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre.

-Tu permets que je l'ouvre?
- Elle n'est pas scellée?
- J'ai la clé magique
L'air frais entra dans la pièce et Marie inspira profondément retrouvant enfin l’espoir. Il avait ouvert la fenêtre, il y avait une serrure, elle pourrait essayer de la forcer.
- Donc tu as 28 ans ... Un fiancé?
- Vous avez peur qu'il vienne me chercher?
- Ma douce, aucun homme ne t'arrachera à moi! Mais... je suis curieux - Il n'y a personne... Personne d'important en tout cas.
Il était soulagé car il ne savait, honnêtement pas s'il aurait supporté qu'elle lui avoue en aimer un autre. Elle était sienne ... du moins le temps de son séjour, ici. Il se servit un nouveau verre de vin. Il buvait trop ces temps-ci. Il faisait beaucoup de chose en trop ces temps-ci.- Et que fais-tu dans la vie?
- Je suis institutrice - répondit-elle avec regret.
Elle ne reverrait probablement jamais ses élèves et elle en souffrait. La petite Mathilde avec ses lunettes tombantes ou Lucas le petit dur lui manquaient tellement.
- Tu sembles aimer ton métier, cela se lit sur ton visage.
- J'aime les enfants, j'adore leur apprendre à lire et voir leur petite bouille s'éclairer quand ils se rendent compte qu'ils sont capable de lire seuls!!
- Tu aimerais en avoir à toi?
- Je rêve d'être maman! ... Mais… je suppose que ce n'est plus la peine de rêver maintenant. - Marie, on ne peut pas vivre sans rêves. - il posa la main sur la sienne -Tu ne dois pas cesser d'espérer, sans espoir tu ne seras plus qu'une coquille vide
- Si vous le dites ... Et vous? Est-ce que petit garçon vous rêviez de devenir ...
Elle avait baissé les yeux, elle n’arrivait pas à le regarder et lui poser la question qui lui trottait en tête depuis leur rencontre.
- Dis le Marie est-ce que je rêvais de devenir maquereau! N'aies pas peur des mots- Rêviez-vous d'être maquereau?
Elle avait osé, elle l’avait défié et surtout elle avait été au-delà de sa hantise d’être déçue. Mais aucune réponse ne vint. Nikolaï s’était adossé à sa chaise. Elle l’avait surpris, il ne pensait pas qu’elle risquerait cette question. Malheureusement, il ne voulait ni ne pouvait pas lui dire la vérité.
- Tu sais la grand-mère de ma grand-mère était une sorte d'institutrice. Elle était préceptrice dans une famille noble. Elle s'appelait comme toi Macha
- Je m'appelle Marie
- Macha est le tendre surnom que l'on donne aux Marie dans mon pays- Et donc? Elle a vécut la révolution russe? Oh Nikolaï racontez-moi!!
Son visage s'était éclairé, elle avait des étoiles dans les yeux et elle l'avait appelé par son prénom. Il aimait l’entendre dans sa bouche. Il lui parla donc de la vie en Russie telle que son aïeule l'avait décrite et aimée. Il lui compta la révolution russe et la vie de sa famille. La guerre et l'époque Stalinienne la fascinèrent. Elle posait des questions, riait à ses anecdotes. Elle avait même recommencé à manger. Elle était magnifique. Et puis il commit l'erreur de parler de lui. Ses yeux se voilèrent, son visage se ferma. Il sut qu'il était temps pour lui de partir.

*******************************
Paul Drumont était perdu. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Il ne pouvait pas abandonner Marie mais ce qu’on lui demandait de faire était au dessus de ses forces. De part son métier, il n’avait pas toujours été d’une grande honnêteté mais il ne voulait pas avoir la mort d’un homme sur la conscience, à plus forte raison la mort de cet homme. Les instructions des ravisseurs de sa fille étaient claires et il n’avait plus de doute sur l’identité de leur cible. Il commençait à douter. Jamais il ne reverrait Marie vivante. Il ne vivrait certainement pas longtemps non plus.
Mais il se mentait à lui-même, au fond de lui, il savait quelle attitude, il devait adopter et son cœur de père saignait. Il prit le cadre sur son bureau. C’était un bel instantané de la vie de Marie. Elle venait de signer l’acte d’achat de sa maison. Elle s’était endettée pour vingt ans pour ce réaliser son rêve, s’enraciner quelque part. Elle était si belle qu’il éclata en sanglot. Il allait perdre son bébé.

samedi 16 février 2008

La lumière de l'ange, chp.6




Chap. 6

Sophia ouvrit doucement la porte. Marie dormait paisiblement. Sans un bruit, elle récupéra, dans la salle de bain, le linge sale de la jeune femme. Que la jolie française soit endormie était une bonne chose, Sophia pourrait vaquer à toute ses occupations avant de venir lui .tenir compagnie. Depuis quelques jours, Marie montrait des signes de plus en plus évidents d'un ras le bol. Elle était comme un animal en cage et seul le sommeil lui apportait un peu de sérénité. Sophia tira précautionneusement les rideaux avant de s’en aller.

Marie se sentait bien. Il n’y avait pas meilleur endroit au monde pour elle qu’un lit douillet, pourtant le soupir d’aise qu’elle poussa n’était pas le fruit du confort mais de la délicatesse de la caresse qu’il lui prodiguait. Il lui écarta les cheveux et l’embrassa dans la nuque.
- Excuse moi, je me trompe peut être … Tu ne préfères pas dormir ?
- Mmmm laisse moi réfléchir ….
- Coquine ….
Les baisers laissèrent place à de petits mordillements et sa main quitta ses hanches pour descendre vers son entrejambe.
- Si tu oses t’arrêter maintenant …
- Et bien ?? Que va-t-il m’arriver ??
- Je … Tu … En fait je n’en sais rien mais ne t’arrêtes pas s’il te plaît.
Il éclata de rire. Elle aimait son rire. Il n’y avait rien qu’elle n’aimait pas chez lui. Il était son amant, son ami, l’amour de sa vie. Sa main se faufila jusque son sexe. Elle se laissa aller contre lui. Il était tendu, il la désirait. Elle savait qu'il attendait qu'elle vienne à lui et le flatte comme il était en train de le faire. Mais d'humeur taquine, elle ne comptait pas le soulager de suite et se laissa aller au plaisir de sa main. Ses doigts avaient trouvés le chemin de son clitoris qu'ils agaçaient de milles et une façon. Maintenant, son souffle était saccadé et elle se tortillait contre lui.
- Mon amour … Tu es à moi … à moi …
C’est mots dans la bouche de son amant la glacèrent.
Soudain, elle ne fut plus dans la chambre mais au beau milieu de Londres. C’était un Londres qu’elle ne connaissait pas. La ville lui était hostile et il y faisait froid. Néanmoins, elle vit là, une chance de fuir, de recouvrer sa liberté. Les mots de son agresseur résonnaient encore dans sa tête. Elle n’appartenait à personne, il fallait qu’elle fuie le plus loin possible de lui. Elle courait mais sa course paraissait sans fin. Toutes les rues, les maisons se ressemblaient, elle tournait en rond. De désespoir elle poussa un cri.

- Marie ??? Marie ?? Toi te réveiller !!
Marie sortit brusquement des limbes du sommeil et reconnut Sophia à côté d’elle qui la regardait inquiète.
- Sophia …
- Toi avoir fait mauvais rêves ?
- Oui … - répondit-elle d’une voix morne
- Toi pas être triste !! Cadeaux arrivés pour toi !

Marie n’en croyait pas ses yeux. Nikolaï lui avait envoyé les livres promis. Il y avait des romans, des biographies, des essais et même la traduction d'un recueil de poèmes russes. Il ne s’était pas contenté des livres de poche mais avait choisi des modèles de luxe et certains d'entre eux étaient magnifiques. Elle aurait pu être ravie de recevoir de tels cadeaux mais elle avait l’impression qu’il essayait de l’acheter.

Comment un être aussi abject pourrait-il faire preuve de gentillesse ? Cela ne pouvait être qu’une manœuvre pour l’amadouer et la mettre dans son lit. Marie ne parvenait pas à comprendre pourquoi il tenait tellement à la séduire et lui faire plaisir alors qu’il n’avait jusqu’alors pas fait grand cas d’elle. Il l’avait voulu, il l’avait prise.
Reposant le livre qu'elle tenait entre ses mains, elle s'approcha de la fenêtre. Il pleuvait aujourd'hui. Le temps s'était mis en diapason de son humeur. La tête posée sur le mur, elle repensa au baiser qu’ils avaient échangé deux jours plus tôt. Comment avait-il pu croire une seule seconde qu’elle aurait envie de lui ? C’était un rustre, une ordure dont le métier consistait à faire du commerce de la vie de dizaines de jeunes filles. Un tel homme ne méritait pas qu’on daigne poser les yeux sur lui. Rien chez lui ne lui plaisait moralement ou physiquement. Il n’y avait aucune douceur en lui, il était trop dur. Et tous ces tatouages…
Marie avait toujours détesté les tatouages. Elle avait du mal à comprendre le besoin qu’une personne éprouvait à martyriser ainsi son corps. A la rigueur, elle admettait qu’un seul dessin puisse être joli mais Nikolaï en était couvert. Nerveusement, elle rangea les livres dans leurs cartons. Ils n’étaient rien de plus que des appâts. Elle était sa proie. Bientôt, il viendrait chercher son dû, elle paierait cher ces petits cadeaux.
Il fallait qu’elle trouve un moyen de s’échapper, n’importe comment, il fallait qu’elle parte. Une fois à l’extérieur, elle trouverait quelqu’un qui l’aiderait à se rendre à l’ambassade. Mais comment faire ? Les fenêtres étaient scellées et Nikolaï et Sophia prenaient toujours soin de fermer la porte à clé avant de partir. Si cela lui avait été d’un réconfort après qu’elle se soit retrouvée entre les mains des hommes de Nikolaï, aujourd’hui, elle se sentait prise au piège.
Comme souvent depuis quelques jours, ses pensées revinrent vers Kolia. Elle se demanda ce qui pouvait amener un homme à choisir ce genre de vie. Il devait avoir vécut une enfance très difficile. Au vu de son âge, elle estimait qu’il avait grandit sous l’ère soviétique, il n’avait certainement pas eu sa chance. Pauvre enfant…
Soudain, elle réalisa qu’elle était en train de le plaindre. On ne pouvait pas s’apitoyer sur le sort de son violeur et à plus forte raison de son geôlier. Elle perdait la raison ….
Elle devait tout de même s’avouer que sans lui, elle serait morte à l'heure qu'il est. Mais c’était lui qui l’avait remise entre les mains de ces sauvages. Il l’avait injustement punie. Elle avait essayé de recouvrer sa liberté, n'importe qui à sa place aurait tout tenté comme elle l'avait fait. Il avait été violent, méchant et hargneux envers elle. Mais il l’avait surprise aussi en la berçant comme le faisait sa maman. A peine cette pensée lui avait-elle effleuré l'esprit, que Marie eut un accès de rage. Ce salopard n’avait absolument rien de comparable avec sa maman. De colère, elle donna un coup de pied dans le montant du lit sur lequel il l'avait agressée puis cajolée. La douleur fut terrible. Elle poussa un cri.
-Marie?? Toi aller bien?? Mauvais rêves encore présents ?

Sophia de tenait dans l'encadrement de la porte de la salle de bain inquiète. Devant l'absurdité de la situation, Marie eu un fou rire. Quand il prit fin, elle s'installa sur le lit.
- J'ai donné un coup dans le lit. Ca fait mal.
- Pourquoi donner coup de pied?
- C'est à cause de Kolia! Il est tellement horrible mais il peut aussi être si gentil! Je ne comprends pas cet homme !
- Nikolaï?
- C'est comme ça qu'il s'appelle? Il m'a menti alors ...
- Kolia est petit nom pour Nikolaï
Tout en discutant, Sophia rangeait les vêtements de son amie. Elle virevoltait dans la pièce tel un elfe dont les cheveux roux étaient laissés libres. Elle avait repris un peu de poids et paraissait en meilleure forme. Marie l'aimait beaucoup. Chacune d'elle essayait de protéger l'autre à sa façon.
- Tu sais qu'il m'a offert des livres?
- Toi heureuse pour livres? Pas pour bijoux?
Marie ne s'étonnait plus de l'intérêt de sa compagne pour l'argent. Elle avait fini par comprendre que Sophia avait les réactions d'une personne privée de tout depuis l'enfance. Cela était humain. Elle même réagissait comme une enfant désabusée qui n'avait jamais manqué de rien, une enfant choyée par un père qui l'adorait.

- Si je n’avais pas la désagréable sensation qu’il me manipule, je serai ravie. J’adore lire. Heureusement d’ailleurs car c'est l'une des seules distractions que l'on puisse avoir quand on est fille unique.
- Toi pas d'amis?
- On ne restait pas assez longtemps au même endroit pour que je puisse me faire des amis.
- Toi pas avoir sœur ou frère?
- Non, ma maman est morte un peu avant mon 5éme anniversaire.
- Oh moi triste pour toi.
Marie sourit tristement à Sophia et lui fit signe de s'assoir sur le lit avec elle.
- Et toi? As-tu des frères et sœurs?
- Trois frères.
- Et un fiancé??
Sophia rougit violemment ce qui fit de nouveau rire Marie.

- Ah ah! J'ai donc raison!! Racontes moi
- Lui en Angleterre et moi venir ici pour lui
- Et tu es tombée entre les mains de cette ordure de Nikolaï ... - répondit la jeune française
- Non ! Moi avoir donné argent à Pavel pour venir Londres. Nikolaï lui me laisser partir bientôt.
Marie ne comprenait pas. Si Pavel faisait venir les filles, quel était le rôle de Nikolaï ?
- Je ne pensais pas que Pavel était le chef.
- Lui pas être chef ! Nikolaï être chef !
- Je ne comprends pas Sophia. Cet enfoiré te vend au plus offrant et toi, tu es pleine de gratitude. A ta place, je serais folle de rage et n’aurais qu’une envie, le…le … le pendre par les testicules !

Un long sifflement se fit entendre, Nikolaï était là dans l’embrasure de la porte et la regardait un sourire moqueur sur les lèvres.

lundi 4 février 2008

La lumière de l'ange chap.5


Au rez-de-chaussée, Nikolaï discutait affaires. Il avait l’habitude de rencontrer ses partenaires dans ce club où les femmes et l’alcool donnaient une atmosphère faussement décontractée. Il y avait signé des contrats faramineux. Une fois de plus la tactique avait été payante et les trois Tchèques en face de lui avaient accepté de lui fournir des filles en exclusivité. Bientôt, il pourrait remonter la filière et la mettre à mort. Mais il n’était pas dupe, un autre système se mettrait en place et le trafic de femmes reprendrait. Il était fatigué. A 45 ans, il avait passé plus de vingt ans infiltré dans cette mafia russe grimpant un échelon après l’autre. Aujourd’hui, il dirigeait l’organisation en Angleterre et son influence s’étendait sur une partie de l’Europe. Mais plus encore que les autres jours, son métier le dégoutait. Il avait envie de tout quitter et quelque chose lui disait que son état d’esprit n’était pas étranger à l’ange qui se trouvait à l’étage.

- Pavel m’a dit que vous cachiez un trésor-lui demanda un des Tchèques
- Je ne vois pas de quoi il veut parler.

Nikolaï alluma une cigarette. La flamme du briquet éclaira ses yeux. Ils étaient froids sans expression. Pourtant, il était en colère, prêt à sauter à la gorge de quiconque s’intéresserait de trop prêt à Marie.
- Il m’a parlé d’une jolie brune
- Il n’aura donc pas manqué de vous dire que cette fille n’est là que pour usage personnel
- Et si je conditionnais la finalisation de notre accord à une nuit avec elle ?
- Un homme mort n’est plus en mesure de contracter quoique ce soit. Si vous voulez bien m’excuser.

Il quitta la pièce et prit la direction des escaliers. Il avait besoin de la voir, de vérifier que Marie allait bien. Il fallait aussi qu’il parle avec elle de ce message qu’elle avait essayé de faire passer. Depuis l’escalier, on entendait des rires provenant de sa chambre. Doucement, il ouvrit la porte et ce qu’il vit le satisfit, son stratagème avait fonctionné, les deux femmes étaient devenues amies. Dans un premier temps, elles ne se rendirent pas compte de sa présence et il put les observer. Sophia avait enfilé une des tenues de Marie qui essayait de la coiffer. D’après ce qu’il pouvait voir, elle n’était pas très douée et toutes deux s’esclaffèrent. Marie était si belle, si forte et si fragile à la fois. Il savait qu’il n’aurait pas assez d’une vie pour se faire pardonner les horreurs qu’il lui avait et lui ferait encore subir. Elle leva les yeux vers lui et perdit son sourire. Elle le craignait. Il s’adressa à la jeune prostituée en russe.
- Tu peux descendre
- Je ... Vous n’allez pas lui faire du mal ?
- Je t’ai dit de descendre !

Irrité qu’elle puisse le croire capable de blesser Marie, il attrapa Sophia par le bras et la mit brutalement dehors. Marie qui n’avait pas compris leur échange prit la défense son amie.
- C’est moi qui lui ai prêté mes habits, elle avait froid. C’est moi aussi qui lui aie proposé de la coiffer.
Ignorant les excuses de la jeune femme, Nikolaï sortit de sa poche une lettre et la lui tendit.
- C’est inutile de l’utiliser. Elle sait ce qu’elle risque à t’aider.
- Vous n’allez pas lui faire de mal ? Elle n’y est pour rien ! C’est moi qui l’ai forcée.
- Il ne lui arrivera rien, je te le promets. En contre-partie, promets moi de ne plus l’utiliser pour tenter de t’échapper.


Doucement, il s’approcha d’elle. Elle avait des bleus sur le visage qu’il frôla du bout des doigts.
- Je suis désolé pour ce que je t’ai fais.
- J’ai du mal à vous croire !
- Tu fais bien. Je te voulais, je t’ai prise, cela n’arrivera plus. Mais le reste, tu ne le méritais pas… - C’est vrai.

Nikolaï ne put s’empêcher de s’esclaffer. Son rire avait quelque chose de réconfortant, Marie eu moins peur. D’instinct, elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Il tiendrait parole. Il ne lui ferait plus de mal, néanmoins, il fallut qu’elle le teste.
- Qui me dit que vous ne me sauterez pas de nouveau dessus pour assouvir vos besoins ?
- Cela arrivera encore – lui répondit-il se sachant incapable de la maintenir loin de lui.
- Vous avez promis !!
- J’ai promis de ne plus te violer ma douce.
- Parce que vous pensez que je vais… que je veux ??

Jetant la cigarette qu’il s’apprêtait à allumer, il s’avança vers elle. Marie prit peur. Elle reconnaissait son expression. C’était celle du désir. Il la voulait encore. Il allait de nouveau lui faire mal. Pourtant, lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes, il n’avait plus rien du carnassier de la première fois. Son baiser était tendre, sensuel. Surprise, elle entrouvrit la bouche, il en profita pour prendre possession de sa langue. La jeune femme perdit alors le contrôle d’elle-même et lui rendit son baiser. Elle plongea la main dans ses cheveux. D’une main plaquée sur ses reins, il la colla contre son bassin. Il la désirait douloureusement. Mais au lieu de l’allonger et assouvir son besoin d‘elle, il s’écarta doucement, la gardant contre lui.
- Je n’aurai plus jamais besoin de te forcer.
- Ce n’est qu’une réaction physique. Mon corps a réagi seul, ce n’est pas moi
- Pourtant c’est bien toi que je tiens dans mes bras … Marie, tu n’es pas de taille à lutter contre moi. Ne te fatigue pas en vain.
- Vous êtes tout ce que je déteste… … En plus je ne connais même pas votre nom !
- Le sexe et la raison ne font généralement pas bon ménage, ma douce.

Sur ces mots, il la lâcha et ramassa sa cigarette.
- As-tu besoin de quelque chose ?
- De livres …
- Des livres ? répéta-t-il surpris
- Je suppose que si je vous avais demandé ma liberté vous auriez refusé alors autant avoir au moins de quoi occuper mes journées !
- Des livres … Je verrais à t’en faire apporter. Des livres français ?
- Entre autre, je lis aussi parfaitement l’anglais, l’espagnol, l’italien et le danois.
- Ma Marie serait-elle un rat de bibliothèque ?
- J’ai beaucoup voyagé avec mon père.
- Un globe-trotter ?
- Non, juste un fonctionnaire au service de son pays.

Sans lui répondre, il prit le chemin de la porte, mais avant de l’ouvrir, il marqua un temps d’arrêt et se tourna vers elle.
- Kolia
- Kolia ?
- Mon prénom.

Une fois dans le couloir, Nikolaï réalisa ce que Marie venait de lui dire. Elle était la fille d’un diplomate. Il devenait urgent d’en savoir plus et surtout de se débarrasser d’elle.
************************
Ce matin là, Paul Drumont reçut à nouveau un appel des ravisseurs de sa fille. Ils lui donnèrent rendez-vous dans un restaurant de la ville. Paul s’y rendit la peur au ventre. La vie de Marie était entre ses mains et il ne devait pas faillir. Il arriva à l’heure pile et s’assit à la place qu’on lui avait indiqué. Une heure passa mais rien ne vint. Et si les ravisseurs avaient changé d’avis ? Si Marie était déjà décédée ? Paul commençait à céder à la panique et au désespoir quand l’homme assis dans son dos s’adressa à lui.

- Levez-vous et prenez la direction des vestiaires. Surtout pas de vague où il pourrait arriver malheur à votre fille.

Paul obéît aux ordres. A peine avait-il mis les pieds dans le vestiaire qu’un homme l’assommait. Quand il se réveilla dans le noir, attaché à une chaise. Ses yeux étaient bandés.
- Monsieur l’ambassadeur est parmi nous ?
- Oui …Ma fille ?
- Elle va bien
- Que voulez-vous ??
- Oh rien de bien méchant …

L’homme tournait autours de Paul obligeant celui-ci à le suivre de la tête.
- Ton président vient rendre visite au notre prochainement
- Oui…
- Une réception sera donnée dans ton ambassade
- Oui …
- Tu devras nous rendre un petit service et ta précieuse fille te sera rendue. Un de nos associés sera présent. Nous voulons nous en débarrasser. Ton rôle sera simple. Il te suffira de laisser entrer certains de nos hommes. Ils accompliront leur mission et la jolie Marie rentrera à la maison.

Paul prit peur. Il ne savait pas s’il serait capable de commettre un acte d’une telle gravité. Il était lâche. Son amour pour Marie devrait l’emporter. Il n’y avait aucune autre solution possible. Marie était tout ce qui lui importait.
*******