Marie vit Sophia se raidir. La pauvre était terrorisée. Posant, la main sur celle de son amie, elle tenta de la rassurer.
- Ne t’inquiète pas. Tu n’as rien dit. Il ne peut pas t’en vouloir. De toute façon, je ne le laisserai pas faire !
- Je suis curieux de savoir comment tu m’en empêcheras – s’enquit Nikolaï, satisfait de voir que Marie en plus d’un joli visage avait aussi du courage.
- J’ai eu un chauffeur qui m’a expliqué comment me débarrasser des inopportuns.
- Montres moi !
- Et perdre l’effet de surprise ?? – répondit-elle le regardant droit dans les yeux.
Adossé au mur, les bras croisés sur la poitrine, il avait presque l’air, détendu. Néanmoins, Marie ne se fiait pas à cette fausse impression, son regard était constamment en alerte. Elle ne se risquerait plus à s’en prendre frontalement à lui. Il avait riposté à chacun de ses coups et lui avait durement fait comprendre qui était le plus fort. Mais il fallait qu’elle trouve un moyen de s’échapper, elle n’avait pas lu tous ces romans d’espionnages sans que quelque chose ne lui reste en mémoire.
Elle semblait soucieuse. Son regard s’était posé sur lui et son visage était devenu grave. Nikolaï savait qu’elle mijotait quelque chose, il dirigeait ce club depuis trop longtemps maintenant pour ne pas se rendre compte lorsqu’une fille échafaudait un plan d’évasion. Il était curieux de voir ce que cette jolie tête pouvait imaginer et avait l’intention de profiter de l’absence momentanée de Pavel pour la laisser faire. Pour l’heure, il voulait rester seul avec elle.
- Sophia, j’aimerai que tu descendes en cuisine et nous fasses monter le diner.
- Bien monsieur
Poussé par le courage de son amie, Sophia quitta la pièce tête haute. Le jeune animal craintif prenait de l’assurance et devenait assez jolie. Il faudrait qu’il songe bientôt à lui faire quitter le club. Mais avant il devait mettre Marie en sécurité. Tant qu’elle serait dans les parages, il ne pouvait s’éloigner. Pavel avait deviné ses sentiments pour elle et pouvait à tout moment faire preuve d’une jalousie aussi perverse que violente.
- J'espère que tu ne voies pas d'inconvénients à ce que je dîne avec toi?
- C'est déjà fini avec votre blondinette?
- Pardon?
- Votre amourette du moment
Elle avait entendu parler de Svetlana et visiblement n'appréciait guère. Nikolaï cacha autant qu'il pu son sourire de contentement. Un de ses hommes entra avec le diner. Il posa le plateau sur la commode et dressa le couvert avant de découvrir les plats. Sans un mot ni un regard pour Marie, il sorti de la pièce. Comme les autres, il savait qu'il ne fallait pas s'approcher de la jeune fille. Leur chef devenait enragé quand il s'agissait d'elle. Nikolaï présenta un siège à la jeune fille, elle prit place à table.
- Svetlana nous a quitté
- Oh ... Elle est ?? Vous???
- Un peu de vin? Tu es bien pâle
- S'il vous plaît ...
Le dégoût qu’il lisait dans le regard de sa compagne, le frappa de plein fouet. Il ne valait pas grand-chose à ses yeux. Depuis quelques temps, il avait découvert qu’il avait envie qu’elle voit en lui autre chose qu’un souteneur, il voulait qu’elle sache qu’il était quelqu'un de bien. Ce sentiment était aussi irraisonné que dangereux mais l’aimer l’était tout autant.
- Aimes-tu tes livres?
- Je les ai déjà lus pour la plupart
- Je t’en ferais porter d'autres
- Ne vous donnez pas cette peine.
- Très bien ... Marie ... Et si tu me parlais de toi?
- De moi??
- Oui de toi! J'ai envie d'en savoir plus - répondit-il un sourire charmeur aux lèvres
Marie était dubitative. A quel jeu jouait-il? Il n'y avait aucune raison pour qu'il vienne diner ainsi avec elle, qu'il la charme et cherche à la connaitre. Il avait une idée en tête et elle ne comprenait que trop ce qu'elle pouvait être.
- Marie?
- Que voulez-vous savoir? - demanda-t-elle d'un ton peu amène
- Ton âge pour commencer
- 28
- 28 ans? Je te pensais plus âgée
- La peur, la fatigue et les coups vieillissent prématurément
Elle avait parlé avec indifférence jouant avec la nourriture du bout de sa fourchette. N'importe quelle femme se serait vexée mais elle n'avait pas réagi. Son ange perdait peu à peu espoir. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre.
-Tu permets que je l'ouvre?
- Elle n'est pas scellée?
- J'ai la clé magique
L'air frais entra dans la pièce et Marie inspira profondément retrouvant enfin l’espoir. Il avait ouvert la fenêtre, il y avait une serrure, elle pourrait essayer de la forcer.
- Donc tu as 28 ans ... Un fiancé?
- Vous avez peur qu'il vienne me chercher?
- Ma douce, aucun homme ne t'arrachera à moi! Mais... je suis curieux - Il n'y a personne... Personne d'important en tout cas.
Il était soulagé car il ne savait, honnêtement pas s'il aurait supporté qu'elle lui avoue en aimer un autre. Elle était sienne ... du moins le temps de son séjour, ici. Il se servit un nouveau verre de vin. Il buvait trop ces temps-ci. Il faisait beaucoup de chose en trop ces temps-ci.- Et que fais-tu dans la vie?
- Je suis institutrice - répondit-elle avec regret.
Elle ne reverrait probablement jamais ses élèves et elle en souffrait. La petite Mathilde avec ses lunettes tombantes ou Lucas le petit dur lui manquaient tellement.
- Tu sembles aimer ton métier, cela se lit sur ton visage.
- J'aime les enfants, j'adore leur apprendre à lire et voir leur petite bouille s'éclairer quand ils se rendent compte qu'ils sont capable de lire seuls!!
- Tu aimerais en avoir à toi?
- Je rêve d'être maman! ... Mais… je suppose que ce n'est plus la peine de rêver maintenant. - Marie, on ne peut pas vivre sans rêves. - il posa la main sur la sienne -Tu ne dois pas cesser d'espérer, sans espoir tu ne seras plus qu'une coquille vide
- Si vous le dites ... Et vous? Est-ce que petit garçon vous rêviez de devenir ...
Elle avait baissé les yeux, elle n’arrivait pas à le regarder et lui poser la question qui lui trottait en tête depuis leur rencontre.
- Dis le Marie est-ce que je rêvais de devenir maquereau! N'aies pas peur des mots- Rêviez-vous d'être maquereau?
Elle avait osé, elle l’avait défié et surtout elle avait été au-delà de sa hantise d’être déçue. Mais aucune réponse ne vint. Nikolaï s’était adossé à sa chaise. Elle l’avait surpris, il ne pensait pas qu’elle risquerait cette question. Malheureusement, il ne voulait ni ne pouvait pas lui dire la vérité.
- Tu sais la grand-mère de ma grand-mère était une sorte d'institutrice. Elle était préceptrice dans une famille noble. Elle s'appelait comme toi Macha
- Je m'appelle Marie
- Macha est le tendre surnom que l'on donne aux Marie dans mon pays- Et donc? Elle a vécut la révolution russe? Oh Nikolaï racontez-moi!!
Son visage s'était éclairé, elle avait des étoiles dans les yeux et elle l'avait appelé par son prénom. Il aimait l’entendre dans sa bouche. Il lui parla donc de la vie en Russie telle que son aïeule l'avait décrite et aimée. Il lui compta la révolution russe et la vie de sa famille. La guerre et l'époque Stalinienne la fascinèrent. Elle posait des questions, riait à ses anecdotes. Elle avait même recommencé à manger. Elle était magnifique. Et puis il commit l'erreur de parler de lui. Ses yeux se voilèrent, son visage se ferma. Il sut qu'il était temps pour lui de partir.
- Ne t’inquiète pas. Tu n’as rien dit. Il ne peut pas t’en vouloir. De toute façon, je ne le laisserai pas faire !
- Je suis curieux de savoir comment tu m’en empêcheras – s’enquit Nikolaï, satisfait de voir que Marie en plus d’un joli visage avait aussi du courage.
- J’ai eu un chauffeur qui m’a expliqué comment me débarrasser des inopportuns.
- Montres moi !
- Et perdre l’effet de surprise ?? – répondit-elle le regardant droit dans les yeux.
Adossé au mur, les bras croisés sur la poitrine, il avait presque l’air, détendu. Néanmoins, Marie ne se fiait pas à cette fausse impression, son regard était constamment en alerte. Elle ne se risquerait plus à s’en prendre frontalement à lui. Il avait riposté à chacun de ses coups et lui avait durement fait comprendre qui était le plus fort. Mais il fallait qu’elle trouve un moyen de s’échapper, elle n’avait pas lu tous ces romans d’espionnages sans que quelque chose ne lui reste en mémoire.
Elle semblait soucieuse. Son regard s’était posé sur lui et son visage était devenu grave. Nikolaï savait qu’elle mijotait quelque chose, il dirigeait ce club depuis trop longtemps maintenant pour ne pas se rendre compte lorsqu’une fille échafaudait un plan d’évasion. Il était curieux de voir ce que cette jolie tête pouvait imaginer et avait l’intention de profiter de l’absence momentanée de Pavel pour la laisser faire. Pour l’heure, il voulait rester seul avec elle.
- Sophia, j’aimerai que tu descendes en cuisine et nous fasses monter le diner.
- Bien monsieur
Poussé par le courage de son amie, Sophia quitta la pièce tête haute. Le jeune animal craintif prenait de l’assurance et devenait assez jolie. Il faudrait qu’il songe bientôt à lui faire quitter le club. Mais avant il devait mettre Marie en sécurité. Tant qu’elle serait dans les parages, il ne pouvait s’éloigner. Pavel avait deviné ses sentiments pour elle et pouvait à tout moment faire preuve d’une jalousie aussi perverse que violente.
- J'espère que tu ne voies pas d'inconvénients à ce que je dîne avec toi?
- C'est déjà fini avec votre blondinette?
- Pardon?
- Votre amourette du moment
Elle avait entendu parler de Svetlana et visiblement n'appréciait guère. Nikolaï cacha autant qu'il pu son sourire de contentement. Un de ses hommes entra avec le diner. Il posa le plateau sur la commode et dressa le couvert avant de découvrir les plats. Sans un mot ni un regard pour Marie, il sorti de la pièce. Comme les autres, il savait qu'il ne fallait pas s'approcher de la jeune fille. Leur chef devenait enragé quand il s'agissait d'elle. Nikolaï présenta un siège à la jeune fille, elle prit place à table.
- Svetlana nous a quitté
- Oh ... Elle est ?? Vous???
- Un peu de vin? Tu es bien pâle
- S'il vous plaît ...
Le dégoût qu’il lisait dans le regard de sa compagne, le frappa de plein fouet. Il ne valait pas grand-chose à ses yeux. Depuis quelques temps, il avait découvert qu’il avait envie qu’elle voit en lui autre chose qu’un souteneur, il voulait qu’elle sache qu’il était quelqu'un de bien. Ce sentiment était aussi irraisonné que dangereux mais l’aimer l’était tout autant.
- Aimes-tu tes livres?
- Je les ai déjà lus pour la plupart
- Je t’en ferais porter d'autres
- Ne vous donnez pas cette peine.
- Très bien ... Marie ... Et si tu me parlais de toi?
- De moi??
- Oui de toi! J'ai envie d'en savoir plus - répondit-il un sourire charmeur aux lèvres
Marie était dubitative. A quel jeu jouait-il? Il n'y avait aucune raison pour qu'il vienne diner ainsi avec elle, qu'il la charme et cherche à la connaitre. Il avait une idée en tête et elle ne comprenait que trop ce qu'elle pouvait être.
- Marie?
- Que voulez-vous savoir? - demanda-t-elle d'un ton peu amène
- Ton âge pour commencer
- 28
- 28 ans? Je te pensais plus âgée
- La peur, la fatigue et les coups vieillissent prématurément
Elle avait parlé avec indifférence jouant avec la nourriture du bout de sa fourchette. N'importe quelle femme se serait vexée mais elle n'avait pas réagi. Son ange perdait peu à peu espoir. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre.
-Tu permets que je l'ouvre?
- Elle n'est pas scellée?
- J'ai la clé magique
L'air frais entra dans la pièce et Marie inspira profondément retrouvant enfin l’espoir. Il avait ouvert la fenêtre, il y avait une serrure, elle pourrait essayer de la forcer.
- Donc tu as 28 ans ... Un fiancé?
- Vous avez peur qu'il vienne me chercher?
- Ma douce, aucun homme ne t'arrachera à moi! Mais... je suis curieux - Il n'y a personne... Personne d'important en tout cas.
Il était soulagé car il ne savait, honnêtement pas s'il aurait supporté qu'elle lui avoue en aimer un autre. Elle était sienne ... du moins le temps de son séjour, ici. Il se servit un nouveau verre de vin. Il buvait trop ces temps-ci. Il faisait beaucoup de chose en trop ces temps-ci.- Et que fais-tu dans la vie?
- Je suis institutrice - répondit-elle avec regret.
Elle ne reverrait probablement jamais ses élèves et elle en souffrait. La petite Mathilde avec ses lunettes tombantes ou Lucas le petit dur lui manquaient tellement.
- Tu sembles aimer ton métier, cela se lit sur ton visage.
- J'aime les enfants, j'adore leur apprendre à lire et voir leur petite bouille s'éclairer quand ils se rendent compte qu'ils sont capable de lire seuls!!
- Tu aimerais en avoir à toi?
- Je rêve d'être maman! ... Mais… je suppose que ce n'est plus la peine de rêver maintenant. - Marie, on ne peut pas vivre sans rêves. - il posa la main sur la sienne -Tu ne dois pas cesser d'espérer, sans espoir tu ne seras plus qu'une coquille vide
- Si vous le dites ... Et vous? Est-ce que petit garçon vous rêviez de devenir ...
Elle avait baissé les yeux, elle n’arrivait pas à le regarder et lui poser la question qui lui trottait en tête depuis leur rencontre.
- Dis le Marie est-ce que je rêvais de devenir maquereau! N'aies pas peur des mots- Rêviez-vous d'être maquereau?
Elle avait osé, elle l’avait défié et surtout elle avait été au-delà de sa hantise d’être déçue. Mais aucune réponse ne vint. Nikolaï s’était adossé à sa chaise. Elle l’avait surpris, il ne pensait pas qu’elle risquerait cette question. Malheureusement, il ne voulait ni ne pouvait pas lui dire la vérité.
- Tu sais la grand-mère de ma grand-mère était une sorte d'institutrice. Elle était préceptrice dans une famille noble. Elle s'appelait comme toi Macha
- Je m'appelle Marie
- Macha est le tendre surnom que l'on donne aux Marie dans mon pays- Et donc? Elle a vécut la révolution russe? Oh Nikolaï racontez-moi!!
Son visage s'était éclairé, elle avait des étoiles dans les yeux et elle l'avait appelé par son prénom. Il aimait l’entendre dans sa bouche. Il lui parla donc de la vie en Russie telle que son aïeule l'avait décrite et aimée. Il lui compta la révolution russe et la vie de sa famille. La guerre et l'époque Stalinienne la fascinèrent. Elle posait des questions, riait à ses anecdotes. Elle avait même recommencé à manger. Elle était magnifique. Et puis il commit l'erreur de parler de lui. Ses yeux se voilèrent, son visage se ferma. Il sut qu'il était temps pour lui de partir.
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Paul Drumont était perdu. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Il ne pouvait pas abandonner Marie mais ce qu’on lui demandait de faire était au dessus de ses forces. De part son métier, il n’avait pas toujours été d’une grande honnêteté mais il ne voulait pas avoir la mort d’un homme sur la conscience, à plus forte raison la mort de cet homme. Les instructions des ravisseurs de sa fille étaient claires et il n’avait plus de doute sur l’identité de leur cible. Il commençait à douter. Jamais il ne reverrait Marie vivante. Il ne vivrait certainement pas longtemps non plus.
Mais il se mentait à lui-même, au fond de lui, il savait quelle attitude, il devait adopter et son cœur de père saignait. Il prit le cadre sur son bureau. C’était un bel instantané de la vie de Marie. Elle venait de signer l’acte d’achat de sa maison. Elle s’était endettée pour vingt ans pour ce réaliser son rêve, s’enraciner quelque part. Elle était si belle qu’il éclata en sanglot. Il allait perdre son bébé.
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