Allez voir chez les grecs

Pour comprendre notre monde, qu’y a-t-il de plus vivant, de plus accessible et finalement de plus actuel que de redécouvrir le fabuleux héritage grec et sa merveilleuse mythologie ? En puisant dans son histoire personnelle - son pére était tailleur à Athènes avant de s’installer à Paris, Nikos Aliagas nous raconte Antigone, Ulysse, Eros, Icare, Hercule... et par là même, il nous parle du courage, de la volonté, de la révolte, de l’amour... composant un petit traité de sagesse des Anciens et à leur art de vivre la souffrance comme le bonheur

A ceux qui comme moi pensent que Nikos Aliagas n’est que le troublion de la staracademy mais qui néamoins gardent l’esprit ouvert, je ne peux que conseiller la lecture de ce livre dans lequel, l’animateur dévoile une nouvelle facette de sa personnalité, celle d’un homme profondément attaché à ses racines grecques qui n’en dénigre pas, pour autant, le pays qui l’a vu grandir.
Ici, Nikos nous rapporte les légendes grecques qui ont bercé son enfance, non pas celles que l’on trouve dans les livres mais celles contées par son grand-pére Spyros à l’ombre des oliviers. Chaque étape de sa vie est reliée à un récit mythologique. Comment en effet, ne pas faire de rapprochement entre les sirènes d’Ulysses et celles tout aussi dangereuses de la célébrité ? De fait, l’animateur a fait de la mythologie sa "boussole".
Si le style de l’auteur peut parfois surprendre, on se laisse rapidemment bercer par le rythme et l’intérêt de la lecture. Puis petit à petit, on se prend au jeu des émotions, on sourit à l’évocation de ce jeune garçon se promenant dans Paris vêtu du costume traditionnel grec, on applaudit la sagesse de la tante Eleftheria, on s’émeut de la (belle) déclaration d’amour que l’animateur fait à sa compagne et on finit les larmes aux yeux quand il évoque la crainte de voir son pére mourir un jour. L’homme se raconte et on le découvre intelligent, cultivé, gentil, respectueux ... un homme bien en somme. D’un point de vue mythologique, je n’ai rien appris sinon à appréhender les légendes différemment, d’avoir une nouvelle lecture. N’étant que profane, je ne peux discuter de l’exactitude historique des faits, d’ailleurs, Nikos n’a pas la prétention de "livrer une encyclopédie du savoir grec" qu’il "laisse aux gents savants et compétents" . Il raconte la Gréce telle que lui a décrit son grand-pére, tout simplement.
Alors oui, Nikos Aliagas est le le maître de cérémonie du "plus grand barnum télévisé d’Europe" (dixit Alexia Laroche Joubert, + clair le 20 octobre 2007), oui, il est devenu LE spécialiste dans l’art de la bafouille et autres lapsus (en y réfléchissant bien, je mets au défit quiconque de faire 3 heures de direct en prime time sur TF1 sans que sa langue ne fourche à un moment ou un autre), mais au vu de cette (pas tout à fait) biographie, il est aussi un homme intelligent et attachant, un homme qui a la tête bien ancrée sur les épaules et qui pourrait encore nous surprendre. Et voilà tout le mal que je lui souhaite.