lundi 4 février 2008

La lumière de l'ange chap.5


Au rez-de-chaussée, Nikolaï discutait affaires. Il avait l’habitude de rencontrer ses partenaires dans ce club où les femmes et l’alcool donnaient une atmosphère faussement décontractée. Il y avait signé des contrats faramineux. Une fois de plus la tactique avait été payante et les trois Tchèques en face de lui avaient accepté de lui fournir des filles en exclusivité. Bientôt, il pourrait remonter la filière et la mettre à mort. Mais il n’était pas dupe, un autre système se mettrait en place et le trafic de femmes reprendrait. Il était fatigué. A 45 ans, il avait passé plus de vingt ans infiltré dans cette mafia russe grimpant un échelon après l’autre. Aujourd’hui, il dirigeait l’organisation en Angleterre et son influence s’étendait sur une partie de l’Europe. Mais plus encore que les autres jours, son métier le dégoutait. Il avait envie de tout quitter et quelque chose lui disait que son état d’esprit n’était pas étranger à l’ange qui se trouvait à l’étage.

- Pavel m’a dit que vous cachiez un trésor-lui demanda un des Tchèques
- Je ne vois pas de quoi il veut parler.

Nikolaï alluma une cigarette. La flamme du briquet éclaira ses yeux. Ils étaient froids sans expression. Pourtant, il était en colère, prêt à sauter à la gorge de quiconque s’intéresserait de trop prêt à Marie.
- Il m’a parlé d’une jolie brune
- Il n’aura donc pas manqué de vous dire que cette fille n’est là que pour usage personnel
- Et si je conditionnais la finalisation de notre accord à une nuit avec elle ?
- Un homme mort n’est plus en mesure de contracter quoique ce soit. Si vous voulez bien m’excuser.

Il quitta la pièce et prit la direction des escaliers. Il avait besoin de la voir, de vérifier que Marie allait bien. Il fallait aussi qu’il parle avec elle de ce message qu’elle avait essayé de faire passer. Depuis l’escalier, on entendait des rires provenant de sa chambre. Doucement, il ouvrit la porte et ce qu’il vit le satisfit, son stratagème avait fonctionné, les deux femmes étaient devenues amies. Dans un premier temps, elles ne se rendirent pas compte de sa présence et il put les observer. Sophia avait enfilé une des tenues de Marie qui essayait de la coiffer. D’après ce qu’il pouvait voir, elle n’était pas très douée et toutes deux s’esclaffèrent. Marie était si belle, si forte et si fragile à la fois. Il savait qu’il n’aurait pas assez d’une vie pour se faire pardonner les horreurs qu’il lui avait et lui ferait encore subir. Elle leva les yeux vers lui et perdit son sourire. Elle le craignait. Il s’adressa à la jeune prostituée en russe.
- Tu peux descendre
- Je ... Vous n’allez pas lui faire du mal ?
- Je t’ai dit de descendre !

Irrité qu’elle puisse le croire capable de blesser Marie, il attrapa Sophia par le bras et la mit brutalement dehors. Marie qui n’avait pas compris leur échange prit la défense son amie.
- C’est moi qui lui ai prêté mes habits, elle avait froid. C’est moi aussi qui lui aie proposé de la coiffer.
Ignorant les excuses de la jeune femme, Nikolaï sortit de sa poche une lettre et la lui tendit.
- C’est inutile de l’utiliser. Elle sait ce qu’elle risque à t’aider.
- Vous n’allez pas lui faire de mal ? Elle n’y est pour rien ! C’est moi qui l’ai forcée.
- Il ne lui arrivera rien, je te le promets. En contre-partie, promets moi de ne plus l’utiliser pour tenter de t’échapper.


Doucement, il s’approcha d’elle. Elle avait des bleus sur le visage qu’il frôla du bout des doigts.
- Je suis désolé pour ce que je t’ai fais.
- J’ai du mal à vous croire !
- Tu fais bien. Je te voulais, je t’ai prise, cela n’arrivera plus. Mais le reste, tu ne le méritais pas… - C’est vrai.

Nikolaï ne put s’empêcher de s’esclaffer. Son rire avait quelque chose de réconfortant, Marie eu moins peur. D’instinct, elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Il tiendrait parole. Il ne lui ferait plus de mal, néanmoins, il fallut qu’elle le teste.
- Qui me dit que vous ne me sauterez pas de nouveau dessus pour assouvir vos besoins ?
- Cela arrivera encore – lui répondit-il se sachant incapable de la maintenir loin de lui.
- Vous avez promis !!
- J’ai promis de ne plus te violer ma douce.
- Parce que vous pensez que je vais… que je veux ??

Jetant la cigarette qu’il s’apprêtait à allumer, il s’avança vers elle. Marie prit peur. Elle reconnaissait son expression. C’était celle du désir. Il la voulait encore. Il allait de nouveau lui faire mal. Pourtant, lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes, il n’avait plus rien du carnassier de la première fois. Son baiser était tendre, sensuel. Surprise, elle entrouvrit la bouche, il en profita pour prendre possession de sa langue. La jeune femme perdit alors le contrôle d’elle-même et lui rendit son baiser. Elle plongea la main dans ses cheveux. D’une main plaquée sur ses reins, il la colla contre son bassin. Il la désirait douloureusement. Mais au lieu de l’allonger et assouvir son besoin d‘elle, il s’écarta doucement, la gardant contre lui.
- Je n’aurai plus jamais besoin de te forcer.
- Ce n’est qu’une réaction physique. Mon corps a réagi seul, ce n’est pas moi
- Pourtant c’est bien toi que je tiens dans mes bras … Marie, tu n’es pas de taille à lutter contre moi. Ne te fatigue pas en vain.
- Vous êtes tout ce que je déteste… … En plus je ne connais même pas votre nom !
- Le sexe et la raison ne font généralement pas bon ménage, ma douce.

Sur ces mots, il la lâcha et ramassa sa cigarette.
- As-tu besoin de quelque chose ?
- De livres …
- Des livres ? répéta-t-il surpris
- Je suppose que si je vous avais demandé ma liberté vous auriez refusé alors autant avoir au moins de quoi occuper mes journées !
- Des livres … Je verrais à t’en faire apporter. Des livres français ?
- Entre autre, je lis aussi parfaitement l’anglais, l’espagnol, l’italien et le danois.
- Ma Marie serait-elle un rat de bibliothèque ?
- J’ai beaucoup voyagé avec mon père.
- Un globe-trotter ?
- Non, juste un fonctionnaire au service de son pays.

Sans lui répondre, il prit le chemin de la porte, mais avant de l’ouvrir, il marqua un temps d’arrêt et se tourna vers elle.
- Kolia
- Kolia ?
- Mon prénom.

Une fois dans le couloir, Nikolaï réalisa ce que Marie venait de lui dire. Elle était la fille d’un diplomate. Il devenait urgent d’en savoir plus et surtout de se débarrasser d’elle.
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Ce matin là, Paul Drumont reçut à nouveau un appel des ravisseurs de sa fille. Ils lui donnèrent rendez-vous dans un restaurant de la ville. Paul s’y rendit la peur au ventre. La vie de Marie était entre ses mains et il ne devait pas faillir. Il arriva à l’heure pile et s’assit à la place qu’on lui avait indiqué. Une heure passa mais rien ne vint. Et si les ravisseurs avaient changé d’avis ? Si Marie était déjà décédée ? Paul commençait à céder à la panique et au désespoir quand l’homme assis dans son dos s’adressa à lui.

- Levez-vous et prenez la direction des vestiaires. Surtout pas de vague où il pourrait arriver malheur à votre fille.

Paul obéît aux ordres. A peine avait-il mis les pieds dans le vestiaire qu’un homme l’assommait. Quand il se réveilla dans le noir, attaché à une chaise. Ses yeux étaient bandés.
- Monsieur l’ambassadeur est parmi nous ?
- Oui …Ma fille ?
- Elle va bien
- Que voulez-vous ??
- Oh rien de bien méchant …

L’homme tournait autours de Paul obligeant celui-ci à le suivre de la tête.
- Ton président vient rendre visite au notre prochainement
- Oui…
- Une réception sera donnée dans ton ambassade
- Oui …
- Tu devras nous rendre un petit service et ta précieuse fille te sera rendue. Un de nos associés sera présent. Nous voulons nous en débarrasser. Ton rôle sera simple. Il te suffira de laisser entrer certains de nos hommes. Ils accompliront leur mission et la jolie Marie rentrera à la maison.

Paul prit peur. Il ne savait pas s’il serait capable de commettre un acte d’une telle gravité. Il était lâche. Son amour pour Marie devrait l’emporter. Il n’y avait aucune autre solution possible. Marie était tout ce qui lui importait.
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2 commentaires:

Tisha a dit…

rooo les saloparts de mafieux ... Paul va t'il réussir a sauver sa fille ou la retruvera t'il égorger au fond d'un égout ??????

La suite au prochain numéro ...

heuuu on peut avoir le prochain numéro SVP ?

Gaëlle a dit…

Rolala c'est si gentillement demandé lol ....